THE PRODIGIES

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Des mutants au cinéma, vous ne connaissiez surtout que ceux de X-Men, tirés des comics Marvel. Avec The prodigies, vous allez découvrir le côté obscur de cette force qui sommeille peut-être, quelque part autour de vous. L'histoire raconte comment un chercheur travaillant dans une fondation pour jeunes surdoués va organiser un jeu télévisé dont le but semble être de désigner un prodige, à l'intelligence supérieure à la moyenne. Sauf que ce chercheur est lui-même un surdoué, sauf que l'émission va lui échapper, sauf que les 5 prodiges élus vont être victimes d'une société qui les admire tout en les rejetant. La violence va alors se déchainer…

À l'origine, The prodigies est un roman, La nuit des enfants rois, signé Bernard Lentéric, énorme best-seller des années 80 partout dans le monde. Un texte touffu, réputé inadaptable au cinéma et qui d'ailleurs aura mis près de 30 ans à l'être. Seule façon d'être fidèle au texte d'origine, d'en garder l'esprit tout en édulcorant la brutalité du récit : l'animation. Antoine Charreyron, vous allez le voir, a choisi un parti prix très graphique qui rend supportable une destinée qui l'est beaucoup moins.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver X-MEN (Les mutants sont de formidables personnages de cinéma car le développement des effets spéciaux permet désormais de donner vie à l'incroyable étendue de leurs pouvoirs.) ou encore GANGS OF NEW YORK (A priori, quel peut bien être le rapport entre un film d'animation futuriste et une saga en costumes sur le 19e siècle ? Deux éléments : la vengeance et New York !).

Filmer la ville de New York comme une entité vivante, faite de sauvagerie, de crasse et de sensualité… C'était la volonté d'Antoine Charreyron qui a longtemps muri son projet avant d'aboutir… Si vous vous dites que son film a le goût et l'aspect du jeu vidéo, vous êtes dans le vrai ! Le réalisateur s'est adjoint les services d'un maître de la spécialité pour soigner le look très à part de The prodigies : Viktor Antonov…

Ce jeune créateur bulgare est aujourd'hui mondialement reconnu, notamment pour le jeu "Half life 2" et c'est sa fascination pour les univers urbains décadents et futuriste qui l'a rendu indispensable au projet. C'est aussi lui qui a su rendre regardables les séquences les plus violentes du film avec cette formidable idée de les "animaliser" : quand la brutalité prend les commandes, les personnages se transforment en fauves ou en monstres bestiaux, faisant ressembler leurs actes aux combats qui rythmes la vie de la jungle.

Pour la voix du héros de The prodigies, Antoine Charreyron a choisi un comédien-réalisateur lui aussi très cohérent avec cette univers : Mathieu Kassovitz. Dans La haine, Assassins ou Babylon AD, il décrivait déjà les travers d'un monde où le paraître, l'avidité et la violence sont érigées au rang de valeurs universelles. Il apporte au personnage de Jimbo une profondeur d'âme et une portée sacrificielle réellement bouleversante. On est loin au final de la machinerie très hollywoodienne de X-men ou les effets spéciaux comptent parfois plus que l'histoire.

Si l'on devait dresser un parallèle avec une autre grosse machine venue d'Amérique, c'est plutôt à Watchmen qu'il faudrait comparer The prodigies… Zack Snyder est lui aussi fasciné par l'aspect visuel de ses films, (il l'a prouvé avec "300" ou Sucker punch), mais il refuse d'édulcorer les bases les plus sombres de ses œuvres, au risque parfois de dérouter ou effrayer le public… C'est également ce qui s'est passé avec le film que vous venez de découvrir : interdit au moins de 12 ans, The prodigies n'a malheureusement pas trouvé sa place lors de sa sortie en salles.