THE RAID

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Quand on  dit  cinéma d’action teigneux asiatique, on pense forcément à Hong Kong via les films de castagne de Bruce Lee,  les polars chorégraphiques de John Woo ou les Kung Fu fous produits en masse par la mythique Shaw Brothers des années 60 à 80. Hors, depuis à peu près le milieu des années 2000, il semble que les corps à corps les plus kamikazes viennent désormais d’autres pays d’Asie. Notamment  avec la trilogie explosive des Ong Back, du pur "made in Thaïlande" interprété  par le très élastique Tony Jaa, considéré à juste titre comme étant le nouveau Bruce Lee.

Dans le genre "shoot constant d’adrénaline" l’Indonésie a également frappé  fort (au sens propre comme au sens figuré) avec The Raid produit en 2011. Construit à la manière d’un jeu vidéo guerrier apocalyptique, The  Raid sacrifie volontairement sa quasi absence de scénario au profit de la baston pure et sèche. A savoir une escouade de flics mal entraînés confrontés à des trafiquants de drogue dans les étages d’un immeuble délabré. Et comme les bad guys sont  extrêmement dégénérés, bougrement violents et joyeusement barbares, les représentants de la loi vont avoir du fil à retordre dans tous les sens pour coincer le méchant big boss.

Avec ses incroyables  confrontations à coups de flingues, d’armes blanches aiguisées et de "Silat" (art martial Thailandais visuellement impressionnant) The Raid  laisse littéralement le spectateur atomisé sur son siège. Un peu comme si on  se cramponnait au wagon rouillé d’une montagne russe pendant une heure et demie.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ONG-BACK (Un film d'ars martiaux thaïlandais qui fait sensation en raison d'impressionnantes séquences de combats avec Tony Jaa considéré comme étant l'un des meilleurs descendants de Bruce Lee.) ou encore ASSAUT (Très inspiré par le "Rio Bravo" d'Howard Hawks, une excellente série B d"enfermement" ou une bande de voyous agresse un commissariat.).

Si le The Raid vient d’Indonésie, ce n’est pas le cas de son réalisateur, un gallois prénommé Garreth Evans. Passionné par les films ou l’on tape sévère et les arts martiaux en général, il s’exile en 2007 en Indonésie pour travailler sur un projet de documentaire sur le Silat, "le" sport de combat local qui consiste à exploser la tronche de son rival  en mixant une gestuelle gracieuse et élégante à des coups de poings et de pieds extrêmement violents.

Le Silat fait donc sensation dans son Merantau, long métrage qu’il réalise sur place, et qu’il définit lui même – tout comme The Raid d’ailleurs – comme étant un « pop corn movie du samedi soir »  Mais quand il réalisait Merantau, Evans ne se doutait pas encore qu’il s’attelait à un brouillon de The Raid qui, via son ambiance claustrophobe et sa violence nihiliste  et sans concession se rapproche nettement plus des cinéastes qu’il chérit comme John Carpenter, Sam Peckinpah ou Walter Hill. 

Réalisé pendant trois mois non stop  à raison de 16 heures par jour six jours par semaine, The Raid a fait une sacrée sensation dans les festivals du monde entier. Principalement à cause de l’ultraréalisme - aussi choquant qu’adrénalysant - des scènes de combat. Car, comme le précise le metteur en scène : "Chaque coup de pied et chaque coup de poing commis tout au long du film sont en théorie faisables si on connaît bien les arts martiaux". 

Déjà dans Merantau, on sentait un savoir-faire dans la percussion avec le Pencak Silat, l'art martial Indonésien qui se rapproche pour faire vite du Muay Thai de Tony Jaa. Il ne faisait presque aucun doute que ce pur actioner à l'énorme buzz qu'est The Raid serait un film ...

Tout en subtilité et en non-dits l'épais scénario de The Raid nous narre les péripéties d'une escouade de gardiens de la paix qui se lance à l'assaut d'une habitation à loyer modérée tenue par un criminel notoire. Chemin faisant ils sont obligé d'abandonner la voie diplomatique ...

Un groupe de policier mène une intervention (pas très officielle, apprendra-t-on assez vite) dans un immeuble qui sert de base à un groupe mafieux. L'objectif : faire tomber le parrain. Un parrain qui, avec ses deux assistants, constitue le premier grand intérêt de ce film. ...