THEMROC (VERSION RESTAURÉE)

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Le passage du cinéma muet au parlant a révolutionné l’industrie du 7e art. Soudain, il ne suffisait plus d’écrire une histoire, il fallait aussi écrire des dialogues. En 1973, Claude Faraldo, pour Themroc, a choisi un autre moyen d’expression pour ses personnages : les grognements et autres onomatopées.

Themroc, c’est le nom du personnage principal, un ouvrier qui surprend un jour son patron en train de tromper sa femme avec une secrétaire ! Son chef tentant de le faire taire, il s'enfuit et part se barricader chez lui, retenant par la même occasion sa mère et sa soeur en otages. Themroc cède rapidement à la folie et la police va tenter d'intervenir...

Themroc est un film typique de la contestation des années 1970 avec un générique prestigieux puisqu’on retrouve dans le rôle-titre Michel Piccoli, mais aussi Patrick Dewaere, Coluche et Miou Miou, trois pensionnaires du Café de la gare cofondé par Romain Bouteille qui joue aussi dans le film de Claude Faraldo.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA GRANDE BOUFFE (Une autre critique de la société avec Michel Piccoli.) ou encore TOUCHE PAS LA FEMME BLANCHE (Encore une autre critique de la société avec Michel Piccoli.).

Fils d'un violoniste et d'une pianiste, Michel Piccoli est apparu pour la première fois à l'écran à 20 ans en 1945 dans Sortilèges de Christian-Jaque. Son vrai premier vrai rôle, c’était dans Le Point du jour en 1948. Après s’être consacré au théâtre il est remarqué dans Le Doulos avec Belmondo puis accède à la célébrité grâce au Mépris de Godard en 1963. Mais c’est grâce à l’adaptation télévisuelle de Don Juan par Marcel Bluwal en 1965 que la popularité du comédien fait un bond.

Dans les années 60 et 70 il enchaîne les films marquants comme La Chamade d’Alain Cavalier, Belle de jour, Le Charme discret de la bourgeoisie et Le Fantôme de la liberté de Bunuel, Les Choses de la vie ou Vincent, François, Paul et les autres de Claude Sautet, La Grande Bouffe de Ferreri, ou Le saut dans le vide de Marco Bellocchio qui lui vaut un prix d'interprétation à Cannes.

Lui qui a tourné avec Hitchcock, Buñuel, Demy, Rivette, Louis Malle ou Manoel de Oliveira aime aussi travailler avec de jeunes auteurs comme ça a été le cas avec Doillon pour La Fille prodigue ou Carax pour Mauvais sang. Agnès Varda a bien eu raison de lui confier le rôle principal de son film hommage au 7e art dans Les cent et une nuits de Simon Cinéma.

Ovni 70's décrépi précédant les élucubrations d'un "Calmos" (au hasard), plus satirique et contestataire encore, plus glauque aussi, l'affiche moche à pleurer dégage assez bien pourtant le sentiment de mélasse et de révolte qui s'y étale. Brûlot anarchique dans un décor ...

Vous assisterez dans ce film à une belle démonstration de savoir-faire en matière de ré-aménagement d'espace intérieur, digne des plus beaux numéros de "La Maison France 5" ou de "Déco" : En effet, par l'installation d'une très simple, gracieuse, et peu coûteuse cloison ...

Film assez typique d'un certain cinéma français du début des années 70, Themroc est une sorte de brûlot libertaire et anarchiste né de l'héritage de mai 68. La première partie des années 70 aura vu naître en France de nouveaux cinéastes soucieux de bousculer ...