TOKYO TRIBE

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Dans un Tokyo futuriste, une immense guerre des gangs fait rage et divise la ville en quatre clans qui veulent imposer leurs règles. A la tête de deux bandes, deux anciens amis rivalisent et les rancœurs et les sentiments personnels viennent se mêler aux affrontements des hommes dans un chaos toujours grandissant. Tel est l’argument de Tokyo Tribe film de Sono Sion voulu par lui comme « un pur divertissement » bien loin de certains de ses films précédents dont deux d’entre eux notamment étaient consacrés à la catastrophe de Fukushima. 

Le film s’affiche alors résolument comme une comédie musicale hip hop qui ne recule devant aucun excès stylistique et assume pleinement son mauvais goût épisodique. Autant de signes que le réalisateur utilise comme s’il dirigeait un gigantesque show sans temps mort ni raison, avec l’unique volonté de donner à ses spectateurs du spectaculaire, encore et toujours. On a ainsi le sentiment que la terre tremble sans cesse même sans phénomène sismique à l’horizon et chaque sonnerie de téléphone portable éclate comme une symphonie de Beethoven renouvelée. 

Lieu de tous les dangers et de tous les affrontements, la ville devient ici un fantastique terrain de jeux dangereux et fantasmatiques. Chaque instant, ou presque, est chorégraphié, alors même que toutes les rues sont inondées de lumières multicolores aux allures d’immenses fêtes foraines traversées par des flashes permanents. Cet ensemble visuel particulièrement travaillé se mettant au service d’un univers absolument extravagant où l’humour potache rivalise avec des trouvailles quasiment surréalistes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver OLD BOY (Comme "Tokyo Tribe", le film de Park Chan-Wook est l'adaptions au cinéma d'un célèbre manga.) ou encore TOKYO GORE PLICE (Dans le registre très particulier du film gore, celui réalisé par Yoshihiro Nishimura et Sayako Nakoshi se déroule comme "Tokyo Tribe" dans un Tokyo futuriste.).

Certes, Tokyo Tribe est l’adaptation d’un manga, mais il se distingue nettement de la production japonaise traditionnelle dans ce genre. D’abord parce que 90% des dialogues sont chantés en rap. Ensuite Sono Sion n’a pas fait appel pour son casting aux jeunes idoles du moment mais à des rappeurs et des artistes de rue inconnus pour la plupart. Enfin, le cinéaste délaisse le surdécoupage habituel des scènes d’action pour des plans séquences caméra à l’épaule qui détonnent fortement et donnent au film sa singularité stylistique.  Ce choix visuel est affirmé d’entrée de jeu dans le plan séquence d’ouverture du film où la caméra virevolte entre couleurs fluos et graffitis en tous genres. 

Le divertissement dont se revendique Sono Sion n’exclut pas, bien au contraire, de multiples références cinématographiques et dans des univers très différents. Outre les références assumées à des films comme Les Guerriers de la nuit , le Scarface de De Palma, Orange mécanique ou West Side Story, on aura remarqué , entre autres, une allusion explicite à la célèbre combinaison jaune que porte Uma Thurman dans le Kill Bill  de Tarantino. Comme si, au fond, il s’agissait de prouver que Bruce Lee et rap peuvent produire ensemble de nouvelles étincelles. 

Lors d’une présentation parisienne de son film, Sono Sion avait ainsi prévenu l’assistance : « Il s’agit d’un film sans contenu. C’est du pur divertissement, il vaut mieux ne pas trop réfléchir. C’est un film musical à base de Rap, et si vous voulez, n’hésitez pas à chanter comme au karaoké. » Le programme est respecté à la lettre, avec au final un film qui, tourné en moins d’un mois, sans véritable préparation se présente comme un concentré d’énergie pure, un vaste exercice ludique et visuel, un bel hommage au cinéma, art du mouvement par excellence.

J'ai beau ne pas connaître grand chose du cinéma de Sono Sion, la simple vision de deux de ses films (à savoir Guilty of Romance et Why don't you Play in Hell ?) m'avait laissé dans un état de pure extase cinématographique. Voir un metteur en scène aussi fou, abordant des ...

Difficile de décrire ce film et ce qu'il provoque sans sortir les grands paradoxes ! Jubilatoire, épuisant, agaçant, frustrant, idiot, délirant, incompréhensible... Recontextualisons un brin tout de même, avant de se lancer dans le tas. Sion Sono est le nouveau stakhanoviste ...

FILM REVU, AVIS A RÉÉCRIRE ! Les films de Sion Sono sont la plupart du temps multi-facettes. On peut prendre plaisir à les regarder, parfois même les admirer, grâce à leur forme peu conventionnelle et recherchée, et par leur fond qui tend à amener plusieurs idées et nous ...