TWELVE

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Du sexe, de la drogue et pas que du rockn’roll, tel pourrait être le slogan de Twelve réalisé en 2008 par Joel Schumacher. Le Twelve du titre fait référence à une drogue ultra-puissante, mélange de cocaïne et d’ecstasy, qui circule chez les teenagers de la jet set new yorkaise. Au centre du récit il y a White Mike. Il ne boit pas, ne fume pas, ne se drogue pas mais il deale, et de la Twelve justement. Et c’est à travers lui que nous pénétrons dans l’univers de ces jeunes oisifs désoeuvrés, de soirées dansantes frénétiques en virées nocturnes périlleuses. Le film s’ouvre sur un meurtre, il s’achèvera dans un bain de sang. Entretemps, toute la communauté se sera laissé gagner par la panique. Un monde qu’explore Joel Schumacher avec une sensibilité tranchante.

Dans ce film qu’aurait pu écrire Brett Easton Ellis et qui rappelle par moments l’univers de Larry Clark, les adultes sont absents et les ados livrés à eux mêmes. Les egos sont surdimensionnés, la frime est un langage mais les fêlures sont nombreuses. Et au delà du caractère de film noir arboré par Twelve, le film est avant tout la radiographie d’une certaine jeunesse américaine qui a perdu tous ses repères.

L’atout majeur de Twelve, c’est son casting. Tous les jeunes acteurs choisis par Schumacher sont dans le bon tempo. A commencer par Chace Crawford, l’un des acteurs vedette de la série GOSSIP GIRL. Emma Roberts, fille de l’acteur Eric Roberts et nièce de Julia. Mais aussi Rory Culkin, l’un des frères de Macaulay Culkin, l’enfant vedette de Maman j’ai raté l’avion. Et enfin l’excellent Curtis Jackson, plus connu sous son nom de rappeur, puisqu’il s’agit de 50 Cent. Même la voix off est griffée, c’est celle de Kiefer Sutherland, Jack Bauer himself. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES LOIS DE L'ATTRACTION (Il raconte le circuit de la drogue et du sexe sur un campus américain) ou encore DAMSELS IN DISTRESS (Il s'agit là aussi du portrait d'un groupe d'étudiants de la haute société mais l'approche est très différente).

Il sera toujours temps un jour de réévaluer la cote de Joel Schumacher. S’il est en effet l’auteur de films pas très recommandables comme Batman Et Robin ou Le Fantôme de l'Opéra, il en a en aussi commis quelques autres qui méritent d’être réévalués. Comme le sardonique Chute Libre, l’histoire d’un cadre au chômage, Michael Douglas, qui sème la mort dans les rues de Los Angeles. Ou encore Phone Game avec Colin Farrell, piégé dans une cabine téléphonique. Twelve malgré son finale un peu grandiloquent, fait plutôt partie des bonnes actions commises par le cinéaste. 

Pendant le film, on ne peut pas s’empêcher de penser à un autre film, Les lois de l’attraction, de Roger Avary adapté d’un roman de Brett Easton Ellis qui aurait pu imaginer le script de Twelve. Dans Les Lois de l'Attraction, on trouve le même cocktail de sexe et de drogue mais en beaucoup plus décomplexé. Un peu plus tôt Larry Clark avait offert au genre un précipité de jeunesse à la dérive avec KIDS. Des films qui évoquent la drogue, il y en a un certain nombre, des films dont le scénario repose entièrement sur la drogue, c’est plus rare. On ne citera que les plus marquants. Et c’est au pape de la série B, Roger Corman, que le revient le mérite d’avoir ouvert la marche avec The Trip, en 1967, avec Dennis Hopper et Peter Fonda et dont la légende dit qu’il aurait été tourné sous LSD. 

Puis, vient le vrai film fondateur, c’était en 1971, avec Panic à Needle Park de Jerzy Schatzberg. Al Pacino y traînait son désespoir camé dans Harlem. En 1981, un film, dont le titre dit tout, va traumatiser une génération, c’est Moi, Christiane F, Droguée, Prostituée, de Uli Edel  En 1989, Gus Van Sant alors débutant décrivait scrupuleusement le comportement des drogués dans Drugstore Cowboy, adoubé par William Burroughs en personne. En 1995, Leonardo Di Caprio s’offre une belle descente aux enfers dans Basketball Diaries. Et puis en 1996, Trainspotting évidemment et ses scènes de shoot dantesques.  En 2000 avec Requiem For a Dream Darren Aronofsky tranforme une tragicomédie sur toutes les types de drogues,  en trip hallucinatoire. Il y en a eu d’autres comme Enter The Void de Gaspar Noé ou Smiley Face de Gregg Araki avec la pétulante Anna Faris jusqu’à l’addition sex bombs, drugs et techno de SPRINGBREAKERS avec Selena Gomez et, déjà, Emma Roberts, l’odyssée infernale de trois filles dans un springbreak. Là encore, un film trip.

J'avais vu la bande annonce il y a un moment et à ce moment là j'avais eu très envie de voir ce film .. Chose faite depuis hier soir et au final, avis très partagé. Twelve c'est le portrait de le jeunesse dorée décadente de New-York, c'est aussi l'histoire d'un dealer tourmenté ...

La vie, la mort. La haine, la trahison, la jalousie, l'hypocrisie, la violence, l'amour, l'amitié, la déchéance. Twelve est sûrement le douzième film qui en parle. Mais... Mais tout s'enchaine vite, très vite. Les thèmes se succèdent et s'entremêlent mais ne restent jamais ...

Un film surprenant. C'est une sorte de "Skins (la série)" passée au grand écran pour le sujet : la drogue parmi un groupe de jeunes. Avec une narration assez particulière, une mini trame et un soupçon de "Cruel Intention" ...