UN GRAND VOYAGE VERS LA NUIT

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Retrouver l’amour perdu, telle est la quête d’un homme qui ne s’appuie que sur quelques indices et remonte le cours d’un destin. Mais cette femme n’était-elle pas un mirage ?

Un grand voyage vers la nuit est un film chinois de Bi Gan, sorti en 2019. Déguisé en film noir c’est en fait une dérive romantique et un peu lasse, truffée de trouvailles visuelles.

Le cinéaste, sorti d’à peu près nulle part, autodidacte complet, réinvente là une candeur cinématographique qui rend l’oeuvre hypnotique. Wong Kar Waï n’est pas loin. Alors, cinéphiles de tous les pays, ouvrez grands vos yeux.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SUZHOU RIVER DE LOU YE. (2002) (Un film audacieux souvent tourné à la main, très arty, sur la quête de l'amour et la nostalgie de ce qui n'est pas advenu.) ou encore IN THE MOOD FOR LOVE DE WONG KAR-WAI (Une décomposition et une recomposition de l'amour, très poétique, délibérément esthétisante qui a fait la carrière du cinéaste de Hong-Kong. C'est aussi la philosophie très mélancolique du film sur l'impermanence des sentiments qui a lancé, avec lui, une forme de néoromantisme asiatique.).

Il est quand même question dans Un grand voyage vers la nuit de vols, trafics, vente de femmes et cérémonie meurtrière. Noir c’est noir et pourtant le film est tout enluminé d’une incroyable poésie, sur une thématique pourtant ancienne : celle des amants tragiques. Le cinéaste a, au demeurant, des références inattendues, picturales ou littéraires: il dit avoir pensé à Chagall et Modiano en faisant Un grand voyage vers la nuit.

Cette maniaquerie européenne, c’est celle d’un auteur dont l’univers est perceptible dans cette oeuvre singulière. L’eau qui emporte tout, la danse qui procure l’ivresse, et la méditation, même dans la violence, tout est cohérent dans cet univers clos. C’est le second film de Bi Gan, véritable autodidacte, venu de la région dans laquelle se déroule l’action du film : le guizhou. Son premier long métrage Kaili blues en 2015, financé grâce à un emprunt de 3000 euros à sa maman avait attiré l’attention de l’Occident sur lui.

Un grand voyage vers la nuit a affolé les critiques, lors de sa présentation à Cannes 2018, dans la section Un certain regard. C’est qu’il offre comme bouquet final un plan-séquence audacieux, ce qui est toujours le graal du cinéaste. Plus d’une demi-heure de voyage hypnotique dans les tréfonds de l’âme du personnage, il fallait oser. La fortune sourit toujours aux poètes et aux audacieux.

J'ai finalement réussi à ce voir ce film à la dernière séance, j'ai cru que je l'avais raté... je l'ai vu en 2D malheureusement, mais malgré tout, quelle claque ! En fait je dois dire que je n'ai pas nécessairement compris grand chose, mais que l'expérience globale est ...

Avec son dernier trip onirique, le cinéaste chinois ne fait que fortifier la magnifique réputation qui le précède : celle de devenir prochainement l’un des meilleurs réalisateurs chinois de son époque. Derrière cette vague histoire d’un homme qui revient sur les terres ...

Le grand trip esthétique de Cannes n’était – étonnamment – pas en Compétition Officielle, mais dans la section Un Certain Regard. Après Kaili Blues, le chinois Bi Gan poursuit ses explorations de la mémoire par la contemplation dans un voyage qui exige qu’on délaisse ...