UN JOUR DE CHANCE

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Tout va mal dans la vie de Roberto. Ancien publicitaire à succès, il est désormais au chômage et peine à retrouver un emploi. Et même si sa femme lui apporte un soutien sans faille, il n’en peut plus. Après un énième refus, une énième humiliation, il décide de se mettre un peu de baume au cœur en se rendant à l’hôtel où il avait passé sa lune de miel avec sa chère et tendre.

Mais comme notre protagoniste n’a vraiment pas de chance contrairement à ce qu’indique le titre du film, l’établissement n’existe plus. Il a laissé sa place à un musée depuis que l’on a trouvé, dans ses fondations, les vestiges d’un théâtre antique. En se promenant dans les parties interdites au public, Roberto fait une grave chute. Il se retrouve ainsi coincé, une tige de fer planté dans le crâne, au beau milieu de cet amphithéâtre d’un autre temps. Très vite, il devient l’attraction principale.

10ème film du prolifique cinéaste espagnol, Alex de la Iglesia, Un jour de chance ne déroge pas au ton caricatural et mordant du réalisateur de Balada triste. A travers ce qui pourrait ressembler à un vaudeville médiatique, De la Iglesia continue de tirer le portrait de la société espagnole qu’il affectionne autant qu’il la dépeint sans tact.

Journalistes, médecins, politiques, publicitaires voire l’homme en général, tout le monde en prend pour son grade dans cette farce cynique qui vacille allégrement entre comédie et tragédie.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GOUFFRE AUX CHIMÈRES DE BILLY WILDER (Même cirque des médias pour une situation similaire qui cherche à dénoncer les travers de l'homme.) ou encore MA PART DU GÂTEAU DE CÉDRIC KLAPISCH (Comme dans Un jour de chance, le film choisit de traiter les conséquences humaines de la crise financière à travers la fiction plutôt qu'à travers le documentaire).

Après un Balada triste qui mettait en scène les relents actuels de la Guerre civile espagnole sur un même ton tragi-comique, Alex de la Iglesia s’attaque cette fois-ci à un sujet très contemporain au film : la crise économique. Très violente en Espagne, elle fait, selon le réalisateur, ressortir les pires caractères de l’homme. Cupidité, envie et égocentrisme en sont les principaux maux pour ce cinéaste qui les met ici en scène dans ce cirque médiatique s’agitant autour d’une victime consentante.

Dans son récit, Un jour de chance s’apparente au Gouffre aux chimères de Billy Wilder. Ce film de 1951 contait l’histoire d’un journaliste en quête du scoop qui profitait de l’enfermement d’un archéologue dans une grotte écroulée pour attirer l’attention sur lui. Ici, les deux personnages se mêlent dans le rôle de José Mota qui joue Roberto. A la fois souffre-douleur, littéralement, et orchestrateur de ce ballet des médias, il n’est pas épargné par la satire fulminante de De la Iglesia. Et tout comme Wilder, le cinéaste espagnol oppose à la petitesse de ses protagonistes, une mise en scène ample et spectaculaire, ne serait-ce qu’a travers son décor d’amphithéâtre romain, multipliant ainsi les niveaux de métaphore.

Très porté sur l’humour noir, les situations comiques, si elles ne dédramatisent pas totalement l’événement en cours, ne l’appesantissent pas non plus. Et c’est bien là la marque de fabrique du réalisateur ibère. Même si ce dernier ne laisse rien passer à ses contemporains, il ne se sent pas supérieur à eux et leur offre toujours un regard compatissant, leurs tares étant aussi les nôtres. Un jour de chance ne fait certes pas dans le subtil mais sa rage sincère est plutôt salvatrice.

La chispa de la vida. Si c’est le titre espagnol de Un Jour de Chance, vous ne savez sans doute pas que c’est aussi un slogan. Et pas n’importe lequel puisque ça a été le slogan de la marque la plus connue au monde pendant 10 ans (en Espagne tout du moins, vous pouvez ...

C'est assez étonnant que je vois ce film, le lendemain de l'attentat à Boston. C'est étonnant, car, après avoir vu dans de nombreuses chaînes les images de cet attentat, je me suis posé une question : Pourquoi, à chaque fois qu'un événement de ce genre se produit, il faut ...

Qu’on ne s’y trompe pas, même si la fougue de l’indomptable De La Iglesia ne s’y exprime pas avec la même férocité que dans ses autres rejetons, Un jour de chance porte toutefois sa rage revendicatrice. Pour faire corps avec son sujet, il opte pour un peu plus de retenue, ...