VISAGES, VILLAGES

en VOD

Avant d’être cinéaste, Agnès Varda était photographe. Et elle a gardé pour ce métier et ceux qui l’exercent une tendresse toute particulière. JR, lui, n’avait jamais fait de film mais il était réputé pour les portraits grand format qu’il colle sur les façades et sur les murs des rues. 

Agnès Varda a 89 ans et JR à peine 35. Mais, dès qu’ils se sont rencontrés, ils ont eu à cœur de travailler ensemble. Ainsi est né Visages Villages, un documentaire au drôle de titre qui les a amenés à sillonner les routes de France. Comment ? A bord d‘un camion-photo, qui est à la fois leur moyen de transport et un de leurs outils de travail. 

Le véhicule appartient à JR et il a un pouvoir. Quand quelqu’un y rentre et s’asseoit au photomaton, une immense photo de lui en ressort. Et ce sont elles que JR installe à la vue de tous. Le procédé a ravi Agnès Varda, qui lui a proposé de se promener du nord au sud de la France, dans des coins reculés, ignorés des médias et des installations artistiques, mais qui témoignent pourtant d’une belle vitalité.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES PLAGES D'AGNÈS (Parce qu'une fois encore il raconte le monde telle qu'Agnès Varda le voit et le vit) ou encore LES HABITANTS DE RAYMOND DEPARDON (Une autre plongée dans la France oubliée, vue là encore à travers la photographie, un camion et ses habitants).

L’aventure commence dans les zones déshéritées du Nord de la France, celle des corons et de leurs ultimes habitants. Comme ils le feront à chaque étape de leur périple, Agnès Varda et JR s’y arrêtent, ouverts à la rencontre avec un souvenir, une idée mais surtout avec des humains, des femmes en particulier, qui y vivent et qui en évoquent la mémoire. Et comme pour affirmer haut et fort que ce voyage était avant tout une rencontre, les photographes prennent ces habitants en photo et en décorent leur maison, leur village, leur lieu de travail. 

L’aventure se perd au cœur de la campagne française, sur la place centrale d’un village, dans une ferme artisanale de fromage de chèvre, sur les docks d’un grand port, sur une tombe célèbre mais isolée, sur un blockhaus ou dans la cour d’une usine. Chaque étape est l’occasion de rendre hommage à ceux qui font vivre le lieu ou à ceux qui l’ont fait vivre.  De manière aussi spectaculaire qu’éphémère, honorant le passage de chacun sur cette terre. Agnès Varda a conscience qu’elle n’est pas éternelle. Sa maladie des yeux la rattrape un peu, elle l’intègre au récit, à leur errance. Et tout en se livrant, elle tente d’en savoir plus sur son partenaire de jeu et d’image, qui préfère rester cacher derrière ses lunettes noires. 

L’ensemble donne à voir à la fois une France oubliée et un documentaire unique, poétique et mélancolique. Le témoignage d’un temps en mouvement et d’un pays aux facettes multiples. Celui de deux artistes qui se sont amusés à se rencontrer plus qu’à se raconter, avec une fantaisie bienvenue et une vision fort personnelle. Visages Villages a été présenté hors compétition au Festival de Cannes 2017. Il en est reparti avec "L’œil d’or", le prix du documentaire toutes sélections confondues. Si Agnès Varda reste une pionnière et une cinéaste aux films marquants : Cléo de 5 à 7, Sans toit ni loi, elle n’a été récompensée que tardivement. Elle est la première et seule réalisatrice à avoir reçu une palme d’or d’honneur au Festival de Cannes en 2015, et en novembre 2017, un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Entrer dans un film suppose toujours un certain temps d’adaptation. Certains provoquent le malaise, d’autres l’ennui ou une attente qui s’éternise. Visages, villages, le dernier documentaire d’Agnès Varda flanquée de son jeune complice JR, n’échappe pas à la règle, ...

Un sacré petit bout de femme, l’Agnès, que l’on découvre ici peu de temps avant sa mort. Ce que j’aime dans ce film, c’est qu’il part à la rencontre de gens ordinaires, qu’on ne voit jamais, des invisibles qui méritent pourtant d’être connus et montrés. Des ...

Visages, Villages est sans doute l'un des meilleurs films sortis en 2017. Agnès Varda reprend la caméra quasiment dix ans après son dernier long métrage : Les plages d'Agnès, pour quelque chose d'également très personnel. Elle se munit d'un jeunot (et pas d'un Jeannot, à ...