VOYAGE EN CHINE

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Au coeur de la nuit, une mère apprend que son fils vient de trouver la mort quelque part en Chine. A cette épreuve s’ajoutent d’autres difficultés : les formalités pour rapatrier le corps sont complexes et elle décide d’aller sur place pour résoudre les problèmes. Seule, elle débarque dans un pays dont elle ignore tout et découvre d’abord la tentaculaire Shanghai avant de rejoindre un village du Sichuan.

Yolande Moreau incarne cette mère sur les traces de son fils disparu et elle porte le film sur ses épaules. Le réalisateur Zoltan Mayer le dit tout net, il n’aurait pas fait ce VOYAGE EN CHINE sans elle. Il a rencontré la comédienne chez un ami commun et le soir-même s’est mis à écrire.

Zoltan Mayer signe là son premier long métrage de fiction. Venu de la photographie, il a collaboré en tant que coauteur et monteur au SENS DE L’ÂGE un documentaire sur le vieillissement. Certes son VOYAGE EN CHINE aborde un sujet grave, mais comme le dit Yolande Moreau, « c’est plus un film sur la reconstruction que sur le deuil».

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ONLY GOD FORGIVES (Une mère débarque en Thaïlande pour rapatrier le corps de son fils) ou encore DE L'AUTRE CÔTÉ (Des thèmes similaires : le deuil, la reconstruction, la relation parents-enfants, la rencontre avec une culture différente).

Zoltan Mayer a eu l’idée de son scénario lors d’un voyage en Chine avec sa mère. Le réalisateur connaît bien le pays : il s’est senti attiré par la culture et le peuple chinois dès l’enfance. Dix ans avant de tourner le film, il avait commencé à apprendre le mandarin. Et s’il a choisi de localiser son récit dans la région du Sichuan c'est parce que cette partie de la Chine reste attachée au taoïsme et que la végétation y est luxuriante. La richesse de la nature offre la possibilité de faire ressentir la présence du fils d’une certaine manière, de permettre à la mère de percevoir que les lieux, le paysage sont encore habités par le défunt.

Attentif aux moindres détails, Zoltan Mayer porte sur le monde le regard d’un photographe. Ses images sont composées avec précision et ses gros plans, par exemple, donnent une dimension particulière aux êtres et aux choses sur lesquels la caméra s’attarde. Le metteur en scène a d’ailleurs écrit un essai intitulé « La photographie, iconographie de l’invisible ».  Avec son VOYAGE EN CHINE, le cinéaste raconte tout autant un voyage physique qu’un cheminement psychologique. Brel a beau chanter « Je n’irai pas plus loin. Mais je te préviens, le voyage est fini », le personnage de Yolande Moreau semble bien lancé dans une quête spirituelle.

La bande-son fait elle aussi l’objet d’une conception et d’un travail très précis. La musique est peu présente et lorsqu’elle se manifeste, elle crée un effet dramatique fort. Avant le départ pour la Chine, ce sont les morceaux de hip hop que choisit d’écouter Yolande Moreau et en Chine c’est bien sûr l’irruption de la voix de Jacques Brel interprétant « Vesoul » au fin fond de la campagne chinoise. Épurée, la bande sonore fait de chaque son quasiment un personnage. Le réalisateur explique qu’il a construit des « familles de sons » : liquides  avec la pluie, la rivière ; cristallins avec les cloches, les verres, etc et toutes ces composantes forment un arrière-plan au sein duquel les chants d’oiseau seraient une forme de manifestation de Christophe, le fils disparu.

Résumé Liliane (Yolande Moreau) travaille comme infirmière dans un hôpital. Elle apprend la mort de son fils Christophe, survenue accidentellement en Chine où il s’était installé depuis plusieurs années comme photographe. Voulant rapatrier son corps en France, elle se ...

Un film de deuil, doux et mélancolique. Un voyage initiatique de retour sur la vie pour cette femme qui part chercher la dépouille de son fils à Chengdu. J'ai été très touché par ce film. Chaque instant de compassion et chaque moment de prise de conscience de la perte m'ont ...

« Quelqu’un qui vous comprend, même au bout du monde, est comme un voisin » c’est à la subtilité de ce proverbe chinois que Liliane sera confrontée à la mort de son fils. Délaissant sa vie morne, sa petite banlieue tranquille et un mari inepte, elle décide de partir ...