2 SOEURS

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Si 2 soeurs a rencontré un tel succès lors de sa sortie, c'est sans doute parce qu'il a tordu le cou aux sempiternels films d'horreur asiatiques mettant en scènes des fantômes mal coiffés ! Il faut dire que le film est réalisé par Kim Jee-Woon, un réalisateur coréen qui s'était illustré auparavant avec son segment Souvenirs dans le triptyque 3 histoires de l'au delà. Avec 2 soeurs, il confirme donc son goût pour une approche du film d'horreur résolument moderne, où la peur relève plus de la psychanalyse que du simple festival d'effets gore.

Comédien et metteur en scène de théâtre expérimenté, on sent bien l'influence de la scène dans la direction d'acteurs de Kim Jee-woon. Du coup, tous ses personnages ont presque l'air de vivre trop : trop gentils par moments, trop en colère à d'autres, il ne sont jamais dans la mesure. Au final, les femmes du film frisent toutes l'hystérie permanente tandis que les rares hommes semblent frappés de léthargie chronique.

Ce climat particulier renforce encore plus l'impression de malaise, qui fait peser sur le film un sentiment de danger imminent du début à la fin. à votre tour maintenant de faire la connaissance de ces 2 soeurs, de leurs joies, de leurs peines, et surtout de leur terrible secret...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RING ou encore 3 HISTOIRES DE L’AU-DELA .

Traditionnellement, les films d'horreur asiatiques ont une approche de la peur beaucoup moins frontale qu'elle ne peut l'être dans les films américains, ou occidentaux en général. 2 soeurs s'inscrit donc dans ce mouvement, où les personnages sont eux-mêmes à l'origine du mal, au lieu de simplement le subir.

Vous l'aurez donc remarqué, les deux sœurs du titre s'imposent comme deux figures à l'innocence altérée, dans un monde où les adultes semblent comploter contre elles. On se retrouve de fait complètement dans les terres du conte de fée, et le Petit Poucet ou encore Hansel et Gretel ne sont pas loin. Pas étonnant puisque le scénario du film est adapté d'un conte populaire coréen, d'auteur inconnu, qui a traversé le temps par le biais de la tradition orale. Pour compléter le tableau, la belle-mère du film répond elle aussi aux codes de la fable pour enfants, puisqu'elle incarne véritablement la marâtre dont la seule priorité est de remplacer la défunte mère auprès du mari aveugle.

La photographie du film, signée par Lee Mo-gae, renforce l'impression de conte de fées puisque de tons colorés au début, elle accompagne l'humeur de la jeune Soo-mi pour se diriger à mesure vers des teintes foncées et inquiétantes. Si vous vous intéressez au travail du directeur de la photo, sachez qu'il a aussi signé les très belles images du mélodrame April Snow. D'autre part, si vous désirez explorer davantage l'univers du réalisateur Kim Jee-woon, ruez-vous sur A bittersweet life : vous ne le regretterez pas !