3 FILMS D'ERIC BU

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Ce programme de trois films d’Eric Bu réunit Le Soleil des ternes (2009), L’Homme flottant (2014) et Ogurets ou les turpitudes d’un concombre russe (2015). On lui doit aussi les longs-métrages Swamp (1999) et Le retour de Richard 3 par le train de 9h24 (2020).  Eric Bu se consacre aussi au théâtre. Il a mis en scène L’influence des croissants chauds sur la bonté humaine d’après Ruwen Ogier, créé au théâtre de la Reine Blanche en mars 2018. Il a remporté un Molière en 2020 pour Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?, sa première pièce, écrite pour et avec Élodie Menant. Il a également écrit Lorsque Françoise parait, pièce sur Françoise Dolto avec Sophie Forte en vedette.

Le réalisateur explore des thèmes qui lui sont chers dans ces trois films qu’il a tournés sur une période de neuf ans. Il les résume de la façon suivante: Le Soleil des ternes invite le spectateur à se demander s’il faut mourir pour se sentir vivant. L’Homme flottant évoque la dépression régressive d’un homme en plein deuil amoureux et Ogurets demande si la folie est le seul moyen de survivre à l’oppression.

Le soleil des ternes a remporté le prix du Short Film Corner à Cannes. Comme les autres films du programme, il est bourré d’humour pour aborder des sujets graves comme le deuil ou la dépression qu’ils soient des à la perte d’un être cher ou à une rupture sentimentale. Eric Bu estime que la légèreté est indispensable pour faire réfléchir le spectateur tout en le divertissant. Il aime à évoluer et à faire évoluer ses personnages sur un fil entre drôlerie et gravité.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 4 AVENTURES DE REINETTE ET MIRABELLE (Une variation légère et grave sur la vie et l'amour.) ou encore TRULY, MADLY, DEEPLY (Une réflexion pleine d'humour, de gravité et de tendresse sur la vie, l'amour et le deuil.).

Les trois films ont pour point commun d’évoluer aux frontières du fantastique. Ils ont cependant été tournés dans des contextes très différents. Le soleil des ternes et Ogurets ont bénéficié de budgets confortables et de structures de production traditionnelles. L’Homme flottant a été tourné pour 5000 € et Eric Bu s’est chargé du cadrage, de la lumière et d’une partie du montage ce qui lui a donné une liberté totale. Il avoue apprécier tout autant un tournage cadré où il peut composer avec des décors construits pour son film que de la folie douce dont il a profité sur L’Homme flottant. Pour lui, les deux types d’expériences se révèlent complémentaires.

Pour Le Soleil des ternes, Eric Bu a notamment mis en scène Sabrina Ouazani, découverte dans L’Esquive (2004) et La Graine et le mulet (2007) d’Abdellatif Kechiche. Il souhaitait un comédienne lumineuse, très vivante, pour contraster avec le sujet angoissant du film. Pour L’Homme flottant, il s’est entouré de comédiens qu’ils connaissait bien. Il leur avait fourni des fiches afin qu’ils puissent se familiariser avec les personnages avant d’arriver sur le plateau. Ogurets, le seul film du programme qu’il n’a pas écrit, lui a permis de diriger Rasha Bukvic, acteur franco-serbe qui a aussi joué dans Taken de Pierre Morel mais aussi dans Les Bien-aimés de Christophe Honoré.

Eric Bu déclare que chacun de ces films correspond à sa personnalité à un moment donné de sa vie. Tous lui ont apporté une expérience différente. Il estime que L’Homme flottant a été formateur en lui apprenant à profiter des moments surprenants pouvant survenir devant la caméra. Comme il filmait lui-même, Il avait l’impression de jouer la comédie en même temps que les acteurs. Le soleil des ternes et Ogurets lui ont donné l’impression de s’amuser avec un train électrique car il a pu s’appuyer sur des équipes conséquentes.