ALIEN 3

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La saga Alien s'est attachée à suivre une créature extraterrestre des plus belliqueuses envers l'espèce humaine. Au sein même de ce cycle de film, un des volets est lui même considéré comme un corps étranger, un élément perturbateur. 

Accouché après une gestation particulièrement difficile, Alien 3 est pourtant l'un des segments les plus surprenants de la franchise, entre autres par son concept encore plus minimaliste et claustrophobe que le film originel de Ridley Scott. Ripley y fait de nouveau face à son éternel ennemi venu d'outre-espace, mais devient elle aussi une menace en débarquant sur une colonie pénitentiaire pour hommes.  

Ce troisième épisode marque aussi les débuts dans le cinéma de David Fincher, installant d'emblée une personnalité forte, par l'envie de bousculer les repères de la mythologie Alien, jusqu'à oser des idées radicales, pour la propulser dans un univers quasi médiéval. Etonnant greffon qui n'a pas pris, Alien 3, film mal-aimé par les exégètes se doit d'être redécouvert, réévalué à sa juste et forte valeur  d'audacieuse et fascinante œuvre kamikaze pratiquant une politique de la terre brûlée pour renouer avec les racines de la saga, entre science-fiction paranoïaque et film de monstre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PREDATOR (l'autre franchise mettant en vedette une espèce extraterrestre qui en veut aux humains.) ou encore FORTRESS 2 (Comme Alien 3, cet autre film a pour décor principal une prison spatiale.).

Après le succès d'Aliens, la 20th Century Fox comptait bien sur des suites supplémentaires. Le studio se heurta cependant a l'envie de Walter Hill et David Giler, les producteurs d'origine, voulant s'écarter du virage vers le film d'action qu'avait apporté James Cameron avec le second film pour revenir à un arrière-plan du premier : l'utilisation mercantile des extraterrestres par une multinationale comme arme de guerre suprême. Ce jusqu'à faire de Ripley un personnage secondaire. De longues tractations s'engagèrent alors entre les deux parties. Un compromis entre la Fox, Hill et Giler semblait avoir été trouvé avec un quatrième volet ou Ripley aurait mené la résistance des humains contre les aliens, mais ce scénario-là finira par capoter. 

Plusieurs autres étapes se succèderont, notamment une version écrite par William Gibson, l'écrivain cyberpunk qui combinait métaphores de la nouvelle guerre froide entre Russes et Américain et de la contamination par le virus du Sida, qu'aurait du réaliser Renny Harlin. Elle sera avortée par une longue grève des scénaristes. D'autres suivront, sous l'influence d'une Sigourney Weaver souhaitant que ce nouveau film ait un côté bien moins militariste et se passant au maximum d'armes à feu. Une option respectée par Vincent Ward, réalisateur néo-zélandais alors en vue, qui imagina que l'action se déroule dans une planète monastère où des moines rigoristes auraient vu débarquer l'alien. Ward finira par être évincé du projet, mais son scénario servira de base au film définitif.  

De son côté la Fox s'intéressa à une génération montante de réalisateurs, celle qui signait les clips d'MTV, de plus en plus prisée par le jeune public. David Fincher, l'un des plus doué sera embauché pour un tournage chaotique, du studio exigeant qu'une fin alternative, moins sombre que celle prévue soit tourné au départ du chef-opérateur Jordan Cronenweth, qui déclencha une maladie de Parkinson, aux séquences demandant parfois jusqu'à 70 prises de vue. Une épopée qui se solda par d'autre dissensions, entre une critique désastreuse et un box-office dépassant celui du film de James Cameron, ouvrant le champ à d'autres suites et films dérivés.

Année 2179. L’USS Sulaco passe soudainement en alerte Maximale. Un incendie est déclaré. L’ordinateur de bord éjecte d’urgence les capsules EEV. Ripley, Caporal Hicks, Newt et l’androïde Bishop alors en hyper sommeil se retrouvent expulsé du vaisseau, peu de temps ...

David Fincher nous fait le coup de la Tabula Rasa non pas pour anéantir le travail des réalisateurs précédents mais pour repartir sur de nouvelles bases.Exit enfin l'artillerie lourde de Cameron qui zigouillle si facilement les créatures, pas d'armes massives sur la nouvelle ...

Quelque-part dans le gouffre stellaire, un vaisseau au look de soutier militaire trace silencieusement son chemin de retour vers la terre. A son bord, quatre passagers au long cours, dont un être artificiel endommagé, dorment profondément dans leur caisson cryogénique d'un ...