ALL LADIES DO IT

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Dans All Ladies Do It, le sulfureux réalisateur italien Tinto Bras, dresse le portrait d’une demoiselle de 24 ans qui n’arrive pas à rester fidèle à son homme. Une femme libre qui concrétise ses fantasmes quand l’envie lui en prend. Tinto Brass démontre donc pendant 1 h 22 que l’on peut dissocier l’amour physique de l’amour spirituel. Neuf ans après son chef-d’œuvre, La clé, il filme de nouveau Venise, une ville qui, pour lui, reste emblématique de sa fascination pour l’érotisme. On pense donc au cinéma introspectif d’Antonioni, où les travellings et les légers mouvements de caméra servent à entrer dans le mental d’une femme. Mais un mental basé ici sur l’absolue fascination du sexe. L’héroïne aime se faire caresser l’entrejambe dans une voiture, se faire frapper les fesses au réveil, se frotter aux hommes dans les transports urbains, montrer  son arrière-train à un inconnu, regarder un vieux porno muet en noir et blanc avec un amant de passage ou encore se déguiser en pute pour exciter son partenaire d’un soir. All Ladies Does It restera donc le seul titre de gloire de la Claudia Koll, magnifique actrice romaine âgée de 27 ans au moment du tournage, et qui s’est recasée depuis dans les dramatiques et les séries de seconde zone pour la télé italienne. A signaler aussi une BO post disco assez kitsch due pourtant à Pino Donaggio, qui composa de splendides partitions pour des films de Brian De Palma comme Carrie, Blow Out ou Body Double

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HISTOIRE D'O ou encore EMMANUELLE .

Né en 1933 à Milan, Tinto Brass travaille comme archiviste à la Cinémathèque française dès la fin des années 50 avant de revenir en Italie où il devint assistant de grands réalisateurs comme Fellini, Cavalcanti ou Rossellini. Des les années 60, il devient metteur en scène et signe des films de tous ordres comme la comédie de science fiction Il disco volante ou le western spaghetti Yankee. A partir de 1975, année où il réalise Salon Kitty, Tinto Brass trouve sa voie en devenant un immense réalisateur de films érotiquo/bandulatoires. Il fait scandale plusieurs fois dans son pays, notamment avec une version très crue de Caligula qu’il refuse de signer après que son producteur ait remonté le film derrière son dos et surtout son chef-d’oeuvre, La clé, ou la grande Stefania Sandrelli n’hésite pas à donner de sa personne dans des scènes très nues et très chaudes. Réputé bon vivant et érotomane averti, Tinto Brass donne toujours des interview chocs où ses propos bousculent la morale italienne. Par exemple,  lorsqu’il défend  la prostitution en ces termes  : « Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à vendre son vagin puisqu’un footballeur vend bien ses jambes et un ouvrier ses bras ! ». Ou, encore, lorsqu’il aborde sa jeunesse : « Je piquais des livres dans la bibliothèque de mon père, je les revendais à un bouquiniste et avec l’argent, je me payais une séance de ciné et un tour au bordel ». Quant à sa réputation de cinéaste sulfureux, il s’en défend en ces termes : « Le scandale a été créé autour de moi et sur moi, par ceux qui n’ont jamais cessé de cultiver secrètement la haine et l’intolérance pour tout ce qui est nouveau, beau et libre ».