ANTOINE ET ANTOINETTE (VERSION RESTAURÉE)

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Antoine est ouvrier dans une imprimerie parisienne, Antoinette est vendeuse dans un grand magasin des Champs Elysées. Mariés, ils vivent heureux sous les toits d’un immeuble du nord de Paris, ont plaisir à se retrouver tous les soirs tout en rêvant à un avenir meilleur.

Comme Antoinette est jolie, elle est souvent sollicitée par les hommes, surtout par Mr Rolland, le patron douteux de l’épicerie du coin. Malgré ses nombreuses propositions pressantes, Antoinette tient bon. Entre temps, son mari a trouvé un billet de loterie qu’elle avait acheté. S’il est gagnant, leur existence pourrait en être changée à jamais.

Coincé entre deux oeuvres marquantes de sa filmographie, Falbalas et Rendez-vous de juillet, Antoine et Antoinette reste un film méconnu du réalisateur Jacques Becker. C’est pourtant sa première comédie sentimentale, cinq ans avant Casque d’or, et surtout le premier film qui lui a valu une récompense, puisqu’il a reçu le Grand prix d’honneur au Festival de Cannes en 1947.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GROS LOT (Un réussite méconnue de la comédie américaine des années 40, dans laquelle, comme dans "Antoine et Antoinette", un petit employé gagne à la loterie.) ou encore MARIUS ET JEANNETTE (Deux ouvriers cherchent le bonheur dans un quartier populaire de Marseille. Gros succès pour Robert Guediguian, qui redonne espoir à ses spectateurs.).

La première chose qui impressionne dans Antoine et Antoinette est la manière dont Jacques Becker s’attarde sur la vie quotidienne parisienne au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Il prend le temps de filmer avec attention la vie de ses personnages : le travail à l’imprimerie d‘Antoine, les machines, les relations entre collègues ouvriers.

De la même façon, il détaille l’organisation du grand magasin où travaille Antoinette : les services que se rendent les employées entre elles, la surveillance par leurs chefs etc. Et une fois leur journée finie, il les suit avec minutie sur le trajet de retour, l’une en métro, l’autre en vélo jusqu’à ce qu’ils se retrouvent en bas de chez eux pour les courses du soir.  Même la vie de leur immeuble, de leur étage peuplé d’ouvriers est montrée avec précision, sans que cette description ne soit pesante. Tout y est abordé : la modestie de leurs revenus, la difficulté à s’approvisionner, les rapports entre les hommes et les femmes, entre les ouvriers et les commerçants, leurs loisirs… Et c’est tellement précis que ce film agit comme une sorte de documentaire de la vie d’un couple d’ouvriers en 1947.

Un documentaire certes mais porté par un beau récit, qui devient au fur et à mesure qu’il se déroule riche en péripéties et en suspens. C’est Françoise Giroud et Maurice Griffe qui en signent le scénario et les dialogues. Jacques Becker apporte la même minutie à la mise en scène et à la direction des acteurs. Si les deux comédiens principaux sont oubliés aujourd’hui - Claire Maffei (Antoinette) n’a tourné qu’une dizaine de films, Roger Pigaut une quarantaine mais rien de plus marquant que le rôle d’Antoine sinon quelques films comme réalisateur- Noël Roquevert marque de sa présence inquiétante le rôle ingrat de l’épicier harceleur.

A l’époque, il est déjà connu et s’impose depuis les années 1920 comme un second rôle extrêmement présent du cinéma français. Ce n’est pas encore le cas de quelques figurants aujourd’hui pourtant bien plus célèbres que lui : Gérard Oury, alors comédien, interprète le client qui tente de séduire Antoinette au début du film. On y croise aussi Jean-Marc Thibault, en garçon d’épicerie et surtout Louis de Funès qu’on reconnaît facilement dans la scène où il décharge le camion.

Délicieuse comédie de mœurs signée Jacques Becker, l'un de ses rares films aussi ouvertement optimiste. Chronique du quotidien à la fois difficile et joyeux du petit peuple parisien, cette classe laborieuse qui souffre encore des privations (alimentaires notamment) deux ans ...

Commençons par évacuer ce qui fâche : comme souvent hélas avec Becker, il y a une lourde morale niaiseuse fondée sur l’appartenance à une classe sociale bien définie avec un manichéisme qui ne recule devant pas grand-chose. Ainsi, le bourgeois est toujours un traître ...

Ouh... je suis partagé, mais vraiment parce que je crois que j'ai détesté autant que j'ai adoré... Alors le film n'est pas mauvais, c'est juste que le début du film était vraiment parfait, et il l'est à d'autres moments... principalement lorsque Antoine et Antoinette sont ...