APRÈS LA PLUIE

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Fille du cinéaste Alain Cavalier et de la monteuse Denise de Casabianca, Camille de Casabianca est une réalisatrice un peu touche-à-tout. Plus orientée désormais vers le documentaire politique, cette militante de toujours a commencé sa carrière de cinéaste par la comédie comme le démontre Après la pluie sorti en 1989. 

Dans le film Christine débarque dans une région déshéritée de l'est africain afin d’oublier un chagrin d’amour et pour travailler avec une mission humanitaire. Elle y fait la connaissance de Bertrand, le chef de mission, nostalgique des colonies, et de Marc, le médecin. Les trois Français, en butte à l'armée et aux rebelles, se font prendre en otages par la guérilla. Les bons sentiments et les théories toutes faites en prennent alors un coup. 

Après Pékin central en 1986, Camille de Casabianca continue avec Après la pluie sur le chemin de la comédie parodique sur fond politique et humaniste. A ses côtés, elle convoque Etienne Chicot, Jacques Penot et Patrick Blossier, également directeur de la photographie du film et son mari à la ville.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES CHEVALIERS BLANCS DE JOACHIM LAFOSSE (Tiré de faits réels, le film de Joachim Lafosse observe l'humanitaire qui déraille) ou encore A PERFECT DAY DE FERNANDO LEÓN DE ARANOA (Le film se passe également dans le milieu de l'humanitaire et choisit également la comédie pour en parler. Une comédie bien plus sombre cependant.).

Camille de Casabianca a un parcourt particulier où se mêle expérimentation cinématographique et réflexion politique. Elle commence sa carrière d’actrice très tôt, à quatre ans, mise devant la caméra par son père dans L’insoumis. Car Camille de Casabianca est une enfant de la balle : son père n’est rien de moins qu’Alain Cavalier et sa mère la monteuse Denise de Casabianca. Mais la carrière d’actrice n’est pas ce qui prédomine chez cette cinéaste même si elle est apparue dans de nombreux longs métrages, les siens en particulier, mais également chez Samuel Fuller, Edouard Molinaro et Patrick Schulmann. Non, ce qui l’intéresse avant tout de chose c’est l’autre côté de la caméra. 

Au scénario pour son père, notamment, avec Un étrange voyage et Thérèse, César du meilleur scénario original en 1987. C’est en 1986 qu’elle passe à la réalisation avec la comédie Pékin Central où elle réunit Christine Citti et Yves Rénier et peut se targuer d’être le seul film où Raymond Depardon ait apporté sa contribution en tant que directeur de la photographie. Après la pluie, son deuxième film poursuit cette veine initiée avec Pékin Central, de la comédie parodique, fantasque et cocasse. Elle a eu l’idée de ce long métrage à travers un voyage personnel en Ethiopie à la demande d’une organisation humanitaire. 

Sur place pendant deux mois, où elle faisait des photos, elle a découvert tout le monde de l’humanitaire loin des clichés. Elle a ainsi voulu mettre en scène, avec humour, à la fois la pluralité des caractères de cet univers mais aussi les lenteurs bureaucratiques et les paradoxes parfois colonialistes qui le traversent. Un moyen aussi pour elle de faire vibrer, à sa manière, sa corde militante, elle qui a fait partie d’une organisation trotskiste. Cette veine politique, elle la développera ensuite à travers le forme du documentaire grâce à des films comme C’est parti ou Ça marche qui s’intéresse à la formation de partis politiques tels que le NPA et En marche.