ATTENTION, UNE FEMME PEUT EN CACHER UNE AUTRE

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L’ex de Julien Clerc et de Patrick Dewaere, le commissaire Navarro et le chanteur des Chaussettes noires ! Soit Miou-Miou, Roger Hanin et Eddy Mitchell réunis pour la caméra du réalisateur des Barbouzes et des Tontons flingueurs. En 1983, entre deux belmonderies, Le professionnel et Joyeuses Pâques, Georges Lautner shoote cette comédie douce-amère et vaudevillesque ou madame Miou mène une double vie un brin compliquée. En semaine, elle est secrétaire médicale sur Paris avec un mari et un enfant et le week-end rééducatrice dans un centre de thalasso à Trouville avec un autre mari et deux autres enfants à charge. Jusqu’au jour où, hasard du scénario, les deux hommes finissent par se rencontrer…

Il y a donc un petit côté Jules et Jim de Truffaut dans cette comédie sur la bigamie vendue à l’époque sur son affiche avec une tagline on ne peut plus clair Un drôle de film drôle. Eddy Mitchell, touchant dans la peau d’un des deux amants de Miou-Miou-Miou …de Miou-Miou (pardon !), un professeur bohème atteint de nosomanie, définissait lui-même le film en ces termes : C’est du Sautet version comique.

Un chassé-croisé amoureux scénarisé et dialogué par Jean-Loup Dabadie à qui on doit les scripts des plus grands films de Claude Sautet et d’Yves Robert des années 70. Dont le “mythique-diptyque-drôlatique” (ça rime !) Un éléphant ça trompe énormément/Nous irons tous au Paradis.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver F...COMME FAIRBANKS (Une tendre comédie d'amour poétique ou Miou-Miou tombe sous le charme de Patrick Dewaere, à l'époque (1975) son compagnon dans la vraie vie.) ou encore DONA FLOR ET SES DEUX MARIS (Signé Bruno Baretto, un fleuron de la comédie brésilienne ou une veuve partage son amour entre son nouvel amant et son mari revenu à la vie).

Comme il l’a montré tout au long de son parcours - et à l’instar d’un certain cinéma français populaire des années 50/60 - le cinéaste Georges Lautner a toujours aimé barder ses films de seconds rôles charismatiques. Et Attention, une femme peut en cacher une autre en regorge. 

Au détour des séquences on s’amusera à reconnaître ainsi Dominique Lavanant et Roland Giraud , deux  ex-membres de la mythique troupe du Splendid qui participeront à l’aventure des Bronzés ; Philippe Khorsand, comédien-fétiche du metteur en scène de théâtre et réalisateur Jean Michel Ribes ; Charlotte de Turckheim actrice-réalisatrice de comédies à succès devenue très populaire suite à ses participations récurrentes à l’émission radiophonique les Grosses têtes ; ou encore Renée Saint-Cyr, grande dame du cinéma français révélée en 1932 dans  Les deux orphelines de Maurice Tourneur, qui aura vécu jusqu’à l’âge canonique de 99 ans et qui n’était autre dans la vie que la mère de Georges Lautner. 

Mais s’il y a un second rôle emblématique dans cette femme qui en cache une autre, c’est bien Venantino Venantini qui tient ici le rôle de Nino. Décédé le 9 octobre 2018 à l’âge de 88 ans, et après une riche carrière de 189 rôles à la télévision et sur les grands écrans dans absolument tous les genres, Venantino Venantini, qui partageait régulièrement sa carrière entre la France et l’Italie son pays natal, est revenu au cinéma en fin de vie en apparaissant dans les films de Kad Merad, Claude Lelouch et Guillaume Gallienne qui ne tarissaient pas d ‘éloges sur sa gentillesse légendaire.