BABY CART 3, DANS LA TERRE DE L'OMBRE

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A chaque cinématographie son genre de prédilection. Ainsi le chanbara, film de sabre, est au cinéma japonais ce que le western est au cinéma américain. Et parmi les plus grands classiques du chanbara figurent les films de la série Baby Cart. Six longs métrages tournés entre 1972 et 1974 adaptés d’un célèbre manga, Lone Wolf and Cub (que l’on pourrait traduire par le loup solitaire et l’enfant) créé par Kozure Okami, l’auteur de Crying Freeman. Baby Cart se déroule dans le Japon féodal, durant la période Edo, quand le Shogun régnait sans pitié sur les autres seigneurs. Pour cela, il avait à son service un clan d’espions, un clan d’assassins et enfin son exécuteur officiel, Ogami Itto. Mais le clan des assassins va comploter contre Ogami Itto, tuer sa femme et le faire accuser de conspiration. Ogami Itto va se rebeller en refusant de mettre fin à ses jours et préférer partir sur les chemins du déshonneur et de la vengeance avec son fils de 3 ans, Daïgoro, installé dans son landau de bois…
Ainsi commence la légende de Baby Cart et surtout la série des six films, initiés par la Toho, célèbre studio japonais, dont quatre réalisés par Kenji Misumi. Misumi qui n’est autre que le cinéaste responsable d’une bonne partie de la série des Zatôichi, un autre classique du chanbara dont l’acteur vedette, Shintaro Katsu, n’était autre que le producteur des Baby Cart et le frère de la vedette de l’interprète d’Ogami Itto, Tomisaburo Wakayama
La série des Baby Cart est vraiment représentative du cinéma du début des années 70 et plus particulièrement de celui du maître du western spaghetti, Sergio Leone. Même sens du cadrage, du rythme, des longues séquences de tensions qui mettent en valeur l’explosion de violence des combats… L’esthétique de Kenji Misumi a rendu la série des Baby Cart mémorable. Tout comme Ogami Itto, devenu le héros d’une série télévisée diffusée entre 1973 et 1976, puis d’une seconde diffusée elle de 2002 à 2004 ainsi que de nombreux téléfilms… On peut donc dire que ce samouraï sans maître est la plus fine lame du cinéma japonais…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver YOJIMBO ou encore POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS .

Avec ce troisième épisode de la série Baby Cart, Kenji Misumi et son scénariste, Kazuo Koike tentent de repousser les limiter du chanbara, ce genre typiquement japonais, à la fois film de sabre et film historique, relancé dans les années 50 par le chef d’œuvre d’Akira Kurosawa, Les 7 samouraïs. Tel un Sergio Leone nippon, Kenji Misumi va s’aventurer sur des terres qui ne sont pas à l’ombre. D’ailleurs la séquence finale où Ogami Itto s’attaque à l’armée qui protège le gouverneur qu’il a accepté de tuer en échange de l’affranchissement d’une adolescente vendu à un bordel par son père, a plus à voir avec le western spaghetti qu’avec le chanbara. L’utilisation surprenante de mitrailleuses par le Ronin Ogami Itto, ce samouraï sans maître, y est d’ailleurs pour beaucoup.
Face à lui un autre samouraï déchu, Magomura Kanbei, interprété par Go Kato. Un acteur revu par la suite dans Le cap du nord avec Claude Jade, mais aussi dans La mort d’un maître de thé où il avait pour partenaire le légendaire Toshiro Mifune.
Le combat final entre le héros et Magomura Kanbei, se termine sur une très belle idée de mise en scène de Kenji Misumi où l’espace d’un instant Ogami Itto réapparait dans son costume d’exécuteur officiel du Shogun, rendant ainsi hommage au guerrier qu’il vient de vaincre. 

Baby Cart, troisième. Un nouveau terrain d'expérimentation pour Misumi. Ogami Itto, toujours accompagné de son fils Daigoro, continuent leur longue traversée du désert, "entre la vie et la mort", en apprenant à vivre avec la mort. S'il est beaucoup moins fou (exceptée une ...

J'avais bien apprécié le premier opus ; le second avait été moins percutant, la faute à une première demi-riche en promesse de femmes ninjas par la suite très vite expédiées. J'attendais donc ce troisième acte au tournant avec, je dois bien le concéder, une certaine ...

J’avais un peu peur de ce que me réserverait ce troisième film. Passé la bonne surprise, le trip, le plaisir coupable des deux très bons premiers épisodes, je m’attendais assez naturellement à être déçu par une baisse de régime et de qualité ; et il s’est avéré ...