BACCHANALES

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Le cul peut-il frapper sur le ciboulot ? C’est la question que pose Pierre B Reinhard avec Bacchanales, un porno on ne peut plus fantasmatique. Et pour cause puisque son héros, caméraman spécialisé dans le X obscène, voit sa vie chamboulée le jour où sa tonifiante moitié le quitte après une nuit d’amour torride. C’est donc l’âme paumée et la queue basse qu’il trouve refuge dans les recoins d’un château décrépi où son métier de pornocrate lui monte à la tête.

Victime d’hallucinations sexuelles, il découvre dans différentes pièces du lieu plusieurs personnes faisant l’amour dans les mêmes costumes d’époque des séquences hards qu’il avait filmé quelques heures auparavant. Avant de finir, comme de bien entendu, par se joindre aux ébats…

Vieux pro du X depuis les années 70, Pierre B Reinhard filme donc ces bacchanales osées en mettant en avant quelques magnifiques corps féminins qui semblent s’être échappés d’un paradis du sexe. Dont celui de la mamellifaire Anna Polina dont les imposantes doudounes auraient fait tiquer de bonheur feu Russ Meyer. Quant à Ricco Simmons, épatant dans le rôle d’un homme largué par ses sens (même les interdits !), il est probablement l’un des acteurs/hardeurs les plus consciencieux du porno français contemporain aussi à l’aise dans les scènes de jeu que dans les scènes de sexe.    

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PULSION (L'ex-hardeuse devenue réalisatrice rend un hommage amusé et pornographique à l'autre "Pulsion" réalisé par Brian De Palma) ou encore UN CHÂTEAU EN ENFER (Signé Sydney Pollack, un étrange film de guerre métaphorique ou des soldats américains transforment un château en forteresse médiévale.).

Je ne suis pas du tout insatisfait, mais on pourrait faire mieux. Voilà comment Pierre B Reinhard synthétisait son métier de pornocrate dans une vieille interview publié il y a plus de trois décennies dans un magazine spécialisé dans le cinéma sexuel. Né en 1951 en suisse, Reinhard est donc un véritable stakhanoviste du porno gaulois et ce depuis le milieu des années 70. Après avoir travaillé comme assistant et monteur sur les tout premiers pornos français (dont quelques classiques comme Shocking de Frédéric Lansac et Parties fines de Gérard Kikoïne), Reinhard passe de l’autre côté de la caméra en 1977 en mettant en scène la star du moment Brigitte Lahaie dans Entrecuisses.

Dans la foulée de ce coup d’essai réussi, il cumule dans les décennies suivantes des kilotonnes de films et vidéo X aux titres assez provos. Comme - attention bouchez vos oreilles chaste - La grande giclée, Sodomanie, La comtesse est une pute, Bien au fond du petit trou, Le cul bien fendu de l’infirmière, Les lolos de la pompiste et l’intrigant La perverse châtelaine dans l’écurie du sexe. Avec une particularité au passage : il est le seul à avoir réalisé en 1982 l’unique film porno français tourné en relief et en 35 mm intitulé Le Pensionnat des petites salopes.

Histoire de se reposer les yeux de toutes ces pénétrations bigarrées, Pierre B Reinhard - qui prend de temps à autre le pseudonyme de Mike Strong - a fait de petits détours dans l’horreur. D’une part en 1987 avec La Revanche des mortes vivantes, hilarant nanar ou déambulent des zombies bimbos en string et d’autre part en 1993 avec des captations de quatre spectacles du Théâtre de Grand Guignol.