BAGARRES (VERSION RESTAURÉE)

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Henri Calef est un des secrets les mieux gardés du cinéma français. Grand oublié de l’histoire du 7e art, il a commencé comme assistant dans les années 30 pour André Berthomieu ou Pierre Chenal. Entre 1945 et les années 70, ce solide artisan tourne une série de longs métrages dont « Jericho », « Les Chouans » et bien sûr « Bagarres ».

Présentée dans une version restaurée, « Bagarres » est un film très rare, dont il est resté une seule copie à la Cinémathèque pendant des années. Maria Casarès y incarne Carmelle, une jeune et jolie servante de ferme. Amoureuse de Jacques, elle rêve d'une vie plus confortable. Sur les conseils de son amoureux, elle se met au service du fermier Rabasse, horrible tyran domestique qu’elle se met en tête de charmer. Le mariage est bientôt envisagé…

Dans une atmosphère sombre qui évoque aussi bien Julien Duvivier qu’Henri-Georges Clouzot, Henri Calef signe un drame paysan et provencal qui flirte avec le thriller psychologique âpre où les histoires d’amour se règlent à coups de fusil. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA BÊTE HUMAINE (Quand la passion conduit au meurtre) ou encore LES DIABOLIQUES (Pour la noirceur des sentiments et de l'atmosphère).

Diplômé en philosophie, Henri Calef se lance dans le journalisme et écrit dans les années 30 pour Paris-Soir et Paris-Midi. Il débute dans le cinéma en tant qu'assistant-réalisateur en 1933. Entre 1942 et 1943, il fait partie du groupe de scénaristes réunis en zone libre par Jacques Cohen. En 1945, il réalise son premier film, « L'Extravagante mission » avec Martine Carol. La même année, il signe « Jéricho » qui traite d'un fait réel : le bombardement en 1944 par la RAF d’une prison à Amiens où des otages français vont être exécutés par les Allemands

Au fil des années, Henri Calef tourne avec Pierre Brasseur, Jean Marais, François Perier, Bernard Blier, Paul Meurisse ou Louis de Funès. Pourtant, le succès ne sera jamais vraiment au rendez-vous. En 1973, il réalise son dernier long métrage ciné, « Féminin-Féminin », avec Olga Georges-Picot et Marie-France Pisier et se consacre à la télé pour laquelle il tourne plusieurs documentaires, traitant principalement de la Résistance. Il meurt en 1994, à l’âge de 84 ans. « Bagarres » est le film parfait pour découvrir Henri Calef. Le noir et blanc est sculpté par Michel Kelber, le directeur de la photo de près de 150 films dont « French Cancan » de Renoir ou « Notre-Dame de Paris ». Marguerite Renoir, compagne et collaboratrice de Jean Renoir, a monté le film et Joseph Kosma en a signé la musique.

Coté acteurs, Henri Calef dirige une belle distribution. Il y a tout d’abord Maria Casarès, révélée par « Les Enfants du paradis » et « Les Dames du bois de Boulogne ». En femme fatale, elle fait tourner la tête de tous les hommes du village. Egalement à l’affiche, Roger Pigaut, vu dans « Antoine et Antoinette » de Jacques Becker, Mouloudji - qui s’appelle ici Marcel Mouloudji, et pousse plusieurs fois la chansonnette et enfin Jean Vilar, grand acteur et metteur en scène de théâtre.

Bagarres, roman de Jean Proal – écrivain provençal – raconte l’histoire d’une belle jeune femme, Carmelle, qui vit dans une maison isolée près d’un village de la région du Mont Ventoux, le sévère et aride Géant de Provence (son surnom). Son amant, jacques, la ...