BAISE A LA FERME

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Baise à la ferme est un porno campagnard de la fin des années 1970 comme les Allemands en avaient le secret : simple et roboratif. Ils produisaient alors de nombreux films en Bavière, mais cette fois-ci il s’agit certainement de la campagne de la Rhénanie du Nord. Le titre original, Unschuld vom Lande, pourrait se traduire par "La Vierge de la campagne".

L’innocente en titre se prénomme Babsi. Elle vit chez Gustav Bauer, son oncle fermier. Elle invite sa copine Connie, plus dessalée, à un séjour à la campagne. Connie y découvre un campeur solitaire, un couple dans une caravane, un oncle autant porté sur la bouteille que sur le sexe et elle entreprend le dépucelage de Babsi.

Le dépaysement thématique est assuré par un corps de ferme typique, de larges tracteurs, les indispensables bottes de foin, des étreintes torrides en plein air, dans l’étable, parmi les vaches indifférentes, ou sur le ponton d’une rivière, au milieu des coassements enregistrés des grenouilles. A Connie qui s’exclame : « - Tu ne penses qu’à baiser ! », Klaus le campeur répond : « - C’est une bonne chose, surtout dans la nature. »

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE SEXE EST DANS LE PRÉ (Réalisé par Jean Luret en 1976. Autre exemple de porno rural.) ou encore PARADISE (Autre porno rural, par Pierre B. Reinhard, 1979).

S’intéresser au cinéma porno est parfois, hélas, une affaire d’archéologie. J’aurai peu d’informations érudites à délivrer sur ce Baise à la ferme, dont on suppose la date de tournage autour de 1978. Le pseudonyme Pierre Thomé dissimule très probablement Gunter Otto, ancien chef opérateur de comédies érotiques, devenu le producteur et réalisateur heureux de la série porno à succès des "Josefine Mutzenbacher" et l’un des plus prolifiques faiseurs du genre jusqu’au début des années 90.

Peu à dire aussi sur les comédiennes, en dehors de la brune Christina Black, ou Christina Schwartz, qui travailla quelques années jusqu’en 1983. Elle tourna un peu en France, pour les productions classieuses d’Alpha France, notamment dans Les Délices du tossing  et Vacances à Ibiza de Gérard Kikoïne, Ma mère me prostitue de Francis Leroi et surtout Les Bas de soie noire de Claude Bernard-Aubert dans lequel elle tient le rôle principal. Cette comédienne sous-estimée abandonna le hard car elle refusait les scènes de sodomie.

Le titre original enfin, Unschuld vom Lande, est certainement une facétie de la production puisqu’il est connu dans le cinéma allemand pour avoir été utilisé plusieurs fois pour des films populaires tout public, en 1933 par Carl Boese, et en 1957 par Rudolf Schündler.