BENVENUTI AL SUD

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Comment dit-on BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS en italien? BENVENUTI AL SUD. Bien entendu, ce titre n’est pas exactement une traduction mot à mot mais ce remake du film de Dany Boon est quand même très fidèle à l’original. Boon a d’ailleurs donné sa bénédiction à cette version transalpine et fait même une apparition en touriste qui veut envoyer un colis depuis un bureau de poste dans la région de Naples.

BENVENUTI AL SUD (Bienvenue dans le Sud) reste donc très proche du modèle. Son personnage principal travaille dans une agence postale de Lombardie et au lieu de se voir muter à Milan, ville de ses rêves, c’est à Castellabate à une centaine de kilomètres de Naples, qu’il est envoyé, pour avoir prétendu être handicapé moteur. Le « Ch’Nord » italien c’est le sud et tous les clichés qui lui sont associés : la chaleur étouffante, la mafia omniprésente, le dialecte incompréhensible etc… Pas de maroilles ici bien sûr :  il est remplacé par du sanguinaccio, une crème au chocolat mélangée avec du sang de cochon que le personnage d’Aldo découvre dès le petit-déjeuner.

La comédie a cartonné en Italie et le réalisateur n’a pas tardé à mettre en chantier un symétrique  BENVENUTI AL NORD, sorti en 2012, qui reprend les mêmes personnages et le même casting. Un joli succès également mais qui n’a pas surpassé le premier volet.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS (BENVENUTI AL SUD en est une adaptation italienne) ou encore BENVENUTI AL NORD (Une suite de BENVENUTI AL SUD avec les mêmes personnages).

BENVENUTI AL SUD n’a pas totalisé les 20,5 millions de billets vendus en France par LES CH’TIS mais il s’est classé à la très confortable septième place des meilleures entrées en Italie. Un triomphe qui n’a pas surpris le metteur en scène Luca Miniero. Malgré l’énorme pression qui pesait sur ses épaules en acceptant le projet, le réalisateur savait que le scénario avait un atout majeur : la différence nord-sud est bien plus exacerbée de son côté des Alpes. Miniero a voulu mettre l’accent plus sur le comique de situation que sur les différences de langage. L’important pour lui était d’insister sur l’opposition des mentalités pour dépasser ensuite cette opposition. Lui-même est Napolitain d’origine et déclare qu’il apprécie le Nord avec ses bus qui arrivent à l’heure et ses opportunités de travail. Et il ajoute  : « J’adore le Nord parce qu’il permet de redescendre dans le Sud ! ».

L’antagonisme entre le Nord et le Sud est si fort en Italie que, comme beaucoup d’Italiens, en voyant BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS, Claudio Bisio, le comédien qui reprend le rôle de Kad Merad, s’est demandé: "Pourquoi n'avons-nous pas eu l'idée en premier ?". A vrai dire, la comédie italienne ne s’est pas privée d’exploiter ce ressort avec par exemple Totò, Peppino e... la malafemmina,  une réalisation des années 50 où des Napolitains se retrouvent à Milan. Une chose est sûre : Claudio Bisio, qui se partage entre la scène, le petit et le grand écran n’a pas attendu BENVENUTI AL SUD pour devenir un acteur populaire. Dans les années 80, il tenait déjà un rôle aux côtés de Coluche dans LE FOU DE GUERRE et dans MEDITERRANEO de Gabriele Salvatores, qui a reçu l’oscar du film étranger en 1992, il campait l’un des soldats échoués sur une île grecque pendant la seconde guerre mondiale. 

Enfin, si d’aventure vous souhaitez vous organiser une petite escapade touristique du côté de Castellabate, mieux vaut prévoir de ne pas y aller en train comme la femme d’Aldo. Contrairement à ce que nous montre le film, il n’y a pas de gare dans cette localité : les plans ont en fait été tournés à Capranica à une soixantaine de kilomètres au nord de Rome.

Très bonne adaptation du désormais incoutournable "Bienvenue chez les Chti's" (à moins d'avoir vécu dans un bunker ces trois dernières années impossible d' avoir échappé à cette tornade). C'est une adaptation très fidèle (des pans entiers de dialogues sont repris, et ...