BLACK CHRISTMAS

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Signé Bob Clark en 1974, Black Christmas est considéré, à juste titre, comme le film fondateur du slasher américain, un genre qui donnera, entre autres merveilles horrifiques, Halloween, signé John Carpenter, ou, plus près de nous, la série des Scream de Wes Craven. le principe est simple : un mystérieux tueur psychopathe assassine un à un les personnages introduits en début de film !
C’est à un jeune scénariste canadien que l’on doit l’idée de Black Christmas, inspirée par un fait divers. Bob Clark remanie le script et plonge une pension de jeunes filles dans la terreur et le harcèlement téléphonique …
L’idée de génie du réalisateur, c’est de tourner un film dans lequel le tueur n’apparaît jamais, et d’y ajouter un twist final qui rompt avec la tradition des dénouements nets et précis.
Bob clark réunit autour de lui une brochette de jeunes actrices tout juste lancées : Olivia Hussey, saluée pour son interprétation de Juliette dans le Romeo et Juliette de Zeffirelli, s’empare du rôle de jess, héroïne torturée, tandis que Margot Kidder, tout juste sortie du succès de Sisters de Brian De Palma, renoue avec l’angoisse.
Keir Dullea, découvert dans 2001, L’Odyssée de l’espace, est aussi de la partie, au côté de John Saxon, qui peut déjà se targuer d’avoir collaboré avec Blake Edwards, Vincente Minnelli et John Huston.
La qualité de l’interprétation est donc l’une des composantes de la réussite de cette production canadienne, au même titre que le soin extraordinaire porté à la lumière et à la bande-son. sans oublier l’angoisse suscitée par le tournage en caméra subjective, qui fait aussi de Black Christmas un grand film sur le voyeurisme !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HALLOWEEN (John Carpenter a probablement été inspiré par Black Christmas au moment de réaliser ce pur slasher movie.) ou encore MEURTRES À LA SAINT VALENTIN (Une autre réussite dans la catégorie horreur canadienne, qui fait d'ailleurs partie des films préférés de Quentin Tarantino !).

La grande originalité de BLACK CHRISTMAS réside donc dans le choix de Bob Clark de ne jamais montrer son tueur à l’écran. Tout juste verra-t-on son ombre, un œil en gros plan, et ses mains.
Problème : à l’époque, le steadycam n’existe pas encore ! Bert Dunk, le cadreur du film, invente donc un système de harnais qui lui permet de porter sa caméra sur les épaules et donc, de filmer en caméra subjective tout en libérant ses mains… qui deviennent à l’image celles du tueur ! Le procédé est notamment utilisé au début du film, quand l’assassin grimpe sur le treillis de la maison, et plus tard, lors d’une terrifiante scène d’étranglement !
Autre astuce utilisée pour accroître l’angoisse du spectateur : le mixage de cinq voix différentes pour créer les appels téléphoniques du tueur, et l’association de cordes de piano et de gémissements au cœur de la très efficace bande-son du film, créée par Carl Zittrer.
Le choix de la maison s’est lui aussi révélé primordial pour l’impression de claustrophobie souhaitée par le réalisateur. Personnage à part entière du film, elle est aussi impressionnante de l’extérieur qu’inquiétante une fois que la caméra y pénètre. Pleine de coins et de recoins, son atmosphère pesante se communique illico au film.
Visuellement très inventif, Black Christmas abuse d’idées filmiques extraordinairement bien pensées par Bob Clark : son utilisation du montage parallèle – dans la scène de chorale – ou du lent travelling – pour la dernière scène du film – ont sans conteste imposé un niveau d’excellence dans le slasher que l’on retrouvera avec le HALLOWEEN de John Carpenter ou encore dans LES GRIFFES DE LA NUIT de Wes Craven, qui voit d’ailleurs John Saxon rempiler dans la peau de l’inspecteur chargé de l’affaire !

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