BOIRE ET DÉBOIRES

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Avec Boire et déboires Blake Edwards réalise une comédie typique des années 80, en prenant pour cible les inconvénients occasionnés par l’obligation du succès à tout prix.

Bruce Willis , pour la première fois dans un premier rôle, joue un yuppie quintessentiel, trop préoccupé par sa réussite professionnelle pour avoir une vie sentimentale.  Lorsqu’il doit accueillir un client japonais pour un dîner d’affaires, il lui manque une compagne pour sauvegarder les apparences. Son frère le met alors en relation avec l’épouse d’un cousin, une très belle femme  qui n’a qu’un défaut : elle perd le contrôle quand elle a bu. Blake Edwards met tout  son savoir–faire comique au service de cette mécanique  de la destruction par l’alcool.

Bien que très marqué par son époque, Boire et déboires  fonctionne toujours. Il  est un témoin révélateur des mœurs de des années 80 ainsi que de ses manifestations les plus voyantes. A cet égard, la coiffure de Kim Basinger fera les délices des amateurs de kitsch. Mais on retiendra surtout la prestation de John Larroquette, un acteur malheureusement sous-employé,  absolument prodigieux ici dans le rôle de l'ex-petit ami jaloux.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MARY À TOUT PRIX (Même situation caractéristique de rencontre hautement improbable ente une garçon et une fille...) ou encore MA SUPER EX (Par vengeance, une superhéroïne utilise ses superpouvoirs pour rendre la vie infernale à son ex.).

Dans la carrière de Blake Edwards, Boire et déboires n'est peut-être pas comme un sommet, mais  il s’inscrit dans une décennie extrêmement prolifique pour le cinéaste, qui tournait à la cadence impressionnante de presque deux films par an. Il était considéré comme un solide vétéran particulièrement à l’aise dans la comédie qu’il agrémentait d’élégance et de sophistication.

On peut s’amuser à rechercher  dans ses films précédents les thèmes et les éléments dont il s’est servi pour nourrir les situations de Boire et déboires : le thème de l’alcool et de ses méfaits, qu’il avait traité d’une façon dramatique dans Le jour du vin et des roses avec Jack Lemmon, plus comique dans Elle avec Dudley Moore.  On peut évoquer aussi la manière très burlesque d’utiliser les portes et les corridors  qu’il avait magistralement  expérimentée dans Victor Victoria. Sans oublier une propension à exploiter le moindre potentiel comique hérité de la série de la Panthère rose. 

A l’origine, le projet avait été conçu pour réunir le couple Madonna et Sean Penn, mais Blake Edwards n’en a pas voulu, préférant tester un jeune acteur dans le premier rôle maculin. Bruce Willis, qui avait encore quelques cheveux,  n’était plus vraiment un inconnu, puisqu’il connaissait un succès énorme  avec la sérié télé Clair de lune. Mais il n’avait encore jamais joué un premier rôle au cinéma.

Face à lui, John Larroquette est si bon dans le rôle de l'ex-petit ami jaloux qu’on regrette de ne pas le voir plus souvent au cinéma. Autrement, il joue régulièrement dans des séries télé banales,  qui ont tendance à le cantonner dans des rôles de collectionneur d’animaux en peluche. Il mérite mieux. Ironiquement , son personnage dans Boire et déboires travaille dans un bureau qui donne sur un immeuble en construction : il s’agit de l’immeuble Fox  qui sera deux ans plus tard le théatre d’un certain Piege de cristal,  le film qui servi de modèles aux blockbusters d’action pour les deux décennies à venir , tout en faisant de Bruce Willis une star du cinéma d’action. 

Sur la lancée de la fameuse et irrésistible série des "Panthère rose", Blake Edwards a enchaîné des comédies dont certaines sont désormais considérées comme des modèles du genre. Celle-ci tient ses promesses, mais risque néanmoins de décevoir ceux qui ont adoré "Elle" ...

Bien qu'en bout de course, Blake Edwards continue de tourner à un rythme effréné, et se montre toujours capable de marquer les esprits, nous faisant vivre avec Blind Date une nuit aussi folle qu’alcoolisée pour le pauvre Bruce Willis. D'ailleurs, celui-ci est encore chevelu, ...

Cette comédie à mi-chemin entre le burlesque et l'humour tendre et léger, révèle un Blake Edwards au mieux de sa forme. Il enchaîne rebondissements et coups de théâtre sur un rythme endiablé, sans laisser un instant au spectateur pour reprendre son souffle. Il joue sur ...