BORDERLINE : LA FRONTIÈRE

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Une jeune bourgeoise attirée par la racaille rencontre un certain Tony, mauvais garçon de son état gérant un trafic de vol de voitures de luxe entre la banlieue du 9-3 et Los Angeles.  Leur relation, d’abord tendue, va finir par devenir sexuelle… Porno ambitieux naviguant entre le hard tonifiant (cinq séquences de cul au total) et l’exercice de style, Borderline tente aussi de se la jouer polar des rues.

Avec son générique vaguement pop rappelant quelques séries  américaines des années 70 comme Drôles de dames ou Amicalement vôtre, son utilisation du split screen lorsque l’écran se partage en plusieurs morceaux comme dans l’Affaire Thomas Crown,  sa référence stylistique à la série The Wired  lorsque la caméra de Walter Ego  filme lointainement des échanges dialogués dans un squat ou dans des quartiers de banlieue mal famés, Borderline tente de sortir des chemins balisés du porno traditionnel.

L’effort est d’autant plus louable que Tony Carrera, en plus d’être un hardeur qui assure (notamment quand il honore les délicieuses Axelle Parker, Angel Summers ou Sharon Lee)  est également un bon comédien  comme il le prouve dans ce rôle de voleur de bagnoles portant un bonnet polaire comme Al Pacino dans Serpico. Rythmé par une bonne musique rap et par quelques plans nocturnes filmés d’une voiture à la façon de l’émission Paris dernière, Bordeline est un X qui –   c’est un mérite – essaie au moins de ressembler à un film ou à une bonne série télé. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DOG WORLD (Un impressionnant porno "post nuke" (dont l'action se situe après une guerre nucléaire) qui pourrait être l'équivalent d'un "Mad Max" hard.) ou encore 260 CHRONO (Une sympathique série B ou Charlie Sheen infiltre un gang de voleurs de voitures. Speed et distrayant.).

 La majorité des pornophages étant portés sur les actrices X, ce sont donc les hardeuses qui font le succès des vidéos salaces. Ce serait oublier qu’il existe aussi d’excellents hardeurs aussi à l’aise dans l’art de se servir  leur robinet d’amour que de jouer la comédie. Si le grand public connaît généralement un ou deux noms  (comme l’inévitable Rocco Siffredi) il ne faudrait pourtant pas oublier certains autres dont Tony Carrera fait partie. Digne descendant des grands noms des années 70 (comme Richard Allan ou Alban Ceray), Tony Carrera  – né le 26 octobre 1970 -   officie dans le milieu du X depuis 1998 sous le pseudonyme de Carrera en hommage à sa passion des voitures de luxe dont la « Porsche Carrera » en particulier.

Depuis la fin du siècle dernier, Carrera a baladé son crane chauve à la Fabien Barthez et son zizi de 25 centimètres dans à peu près toutes les boites de production  de vidéos de cul françaises, de JTC à Marc Dorcel en passant par Alkrys, Lucy Vidéo et, bien sûr, l’indispensable Colmax, distributrice de ce Bordeline. Tony Carrera - quel chanceux -  a donc pu honorer les plus craquantes hardeuses  des années 2000 comme Ovidie dans le Fabuleux destin d’Ovidie, Nina Roberts dans Pretty Nina, vague démarquage coquin de Pretty Woman, Clara Morgane dans la Candidate ou encore Katsumi dans l’Affaire Katsumi.

Tony Carrera également trouvé un de ses meilleurs rôles en chef de village forniqueur dans le Camping des foutriquets, amusante parodie hard du Camping de Fabien Onteniente.