BORN TO BE BLUE

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« Born to be blue », littéralement né pour être bleu, ce qui ne veut rien dire, mais qu’on traduira par «né pour avoir le blues », est un film de 2015 sur la terrible et merveilleuse destinée de Chet Baker, trompettiste de jazz.

Ethan Hawke endosse le rôle du musicien avec une belle inspiration et la muse est incarnée, c’est le cas de le dire, par la belle Carmen Ejogo. Le film, réalisé par Robert Budreau, est sorti en 2016 et a propulsé Hawke dans le dernier cercle des favoris à l’Oscar, le rôle s’y prêtait, mais il ne figura finalement pas dans les nominés. Le biopic hollywoodien repose sur un cahier des charges et Chet Baker était blanc, surtout adulé par la vieille Europe, et enfin le film est une production indépendante.

Mais qu’importe, voici l’histoire édifiante d’un homme à qui on avait cassé l’instrument mais qui est revenu d’entre les morts pour mieux en jouer. Ça c’est hollywoodien!

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BIRD (1988) DE CLINT EASTWOOD (Clint Eastwood grand amateur de jazz et de country offre un grand film habité à la mémoire de Charlie Parker saxophoniste de génie qui fut à l'origine du mouvement be-bop.) ou encore COTTON CLUB (1984) DE FRANCIS FORD COPPOLA (Grand film maudit sur le célèbre cabaret new-yorkais au moment de la prohibition. Gangsters, musiciens, politiciens, bootleggers se côtoient dans une folie de musique, de danse et de violence.).

C’est un film de trompette. Des films de trompette il y en eu deux ou trois majeurs : « La femme aux chimères » de Michael Curtiz (1950) où Kirk Douglas jouait un musicien inspiré du légendaire Bix Beiderbeck, « Bird » de Clint Eastwood (1988) où Forest Withaker jouait Charlie Parker et « Mo Better blues » de Spike Lee (1990) avec un Denzel Washington qui incarnait presque tous les jazzmen à lui tout seul. On citera encore « Miles ahead » de et avec Don Cheadle en 2015 sur Miles Davis, mais là, on est entré en deuxième division.

Bref l’homme avec une trompette est d’autant plus un héros de cinéma qu’il a été un héros de club, de drogue, de mauvaises fréquentations et de tendres femmes de mauvaise vie. De ce point de vue Chet Baker, jazzman blanc au registre si singulier était un artiste maudit : choisi par Charlie Parker, déserteur, junkie, taulard, devenu star, puis retombé au fond du trou, avant de ressusciter d’entre les morts. Il sera pourtant considéré comme le plus grand trompettiste blanc du jazz cool.  Le film évoque des faits réels : passé à tabac par son dealer, Chet Baker va mettre de longues années à réapprendre à jouer de son instrument entre 1966 et 1973, il fera de la prison et tentera un comeback, hanté par sa dépendance à la poudre.

Budreau porte un nom qui sent bon la Belle Province. En fait il est né dans l’Ontario, Canadien donc, et il est passé par la télévision avant de devenir son propre producteur. « Born to be blue » est son second long métrage. Et ce film est en quelque sorte le prolongement d’un court métrage qu’il avait déjà tourné et intitulé « The death of Chet Baker ». C’est ça être bleu, entretenir la légende des perdants magnifiques.

Autant le dire tout de suite, je suis un fan absolu de Chet Baker. Ce biopic porte sur la seconde partie de sa vie, sa renaissance artistique à partir de la la fin des années 60. Les quelques passages en noir et blanc faisant référence à sa vie d' "avant" sont bien sentis, ...

Objectivité ? OSEF en l'occurrence ! Je ne vais pas y aller par 4 chemins, je suis une voleuse ! Je suis une voleuse et j'assume. Je ne me cacherais pas derrière les phrases : on l'a fait pour moi, c'est pas moi mais j'en ai juste profité... Non, je plaide coupable. Je le ...

J'ai aujourd'hui l'impression que les biopics envahissent nos salles de cinéma à un rythme de plus en plus hallucinant, étant maintenant et souvent très codifiés, devenant difficile de sortir du lot et les exemples ne sont pas forcément légions (Social Network, Walk The ...