BRAQUEURS

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Une bande de jeunes braqueurs de fourgons blindés réussit coups sur coups à Paris et en région parisienne, sans jamais se faire interpeller. Entre deux opérations, les membres du gang se mettent au vert, menant une vie de famille sans histoires et pratiquant des petits boulots par-ci, par-là.
Mais un jour ce fragile équilibre se voit rompu lorsque le jeune frère du caïd de la bande trempe par appât du gain dans une affaire de drogue, comportement qui va obliger les braqueurs à composer avec des dealers loin d'être des enfants de choeurs.

Réalisé par Julien Leclercq à qui l'on doit L'Assaut, Braqueurs a tout pour plaire en tant que thriller policier et n'a rien à envier aux œuvres américaines dans le même genre. Action, poursuites, rythme effréné, psychologie développée des personnages, romance, tout y est pour assurer au spectateur un moment de pure détente garanti par une belle brochette de comédiens aguerris.

Ces acteurs ont pour noms Sami Bouajila qui démontre ici sa capacité à être aussi à l'aise en skieur de fond dans Good Luck Algeria qu'en chef de gang dans ce Braqueurs. N'oublions pas pour autant ses prestations dans Omar m'a tuer de Roschdy Zem ou encore dans Carré blanc de Jean-Baptiste Leonetti. Il est entouré de Guillaume Gouix dont la carrière décolle après Jimmy Rivière, de Youssef Hajdi, d'Alice de Lencquesaing et d'une impressionnante Baya Belal dans le rôle de la mère. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SNATCH (Ce film policier de Guy Ritchie met également en scène différents bandits qui vont s'affronter et régler leurs comptes.) ou encore L'ENFER EST A LUI (Dans ce film de Raoul Walsh, le personnage du gangster est également très attaché à sa mère.).

Le réalisateur de Braqueurs, Julien Leclercq raconte avoir été très influencé dans l'écriture de son scénario par le documentaire Nouveaux Caïds de cités de Jérôme Pierrat, qui met en exergue le mode de vie des grands bandits des années 2000, chose qui n'a rien à voir avec les codes des années 70 où les voyous étaient avant tout des flambeurs. La nouvelle génération du grand banditisme, poursuit le cinéaste, est très prudente: elle investit son argent et monte des PME. Tout comme ces personnes se préoccupent de ce qu'ils vont pouvoir léguer à leurs enfants.

« Quand j'ai choisi la voiture de Yanis », explique Julien Leclercq, « une 206 gris métallisée avec enjoliveurs en sale état, certains membres de l'équipe ont été surpris. Je leur ai fait comprendre que ce personnage cherche constamment à être incognito, et qu'il est obligé de se planquer parmi la foule. Ce qui m'intéressait personnellement dans ce phénomène, c'est le chemin de l'argent. Ces braqueurs possèdent des salons de coiffure, des kebabs et autres commerces pour blanchir leur argent. » Et là où le cinéma entre réellement en ligne ce compte pour Julien Leclercq, au-delà de l'aspect purement réaliste et non fantasmé des choses, c'est dans la construction du personnage de Yanis campé par Sami Bouajila. Du coup Melville n'est pas loin, mais Michael Mann non plus. Et le cinéaste d'évoquer des références comme Le Samouraï ou Heat justement.

Sami Bouajila abonde pour sa part, exactement dans le sens de son réalisateur en citant les mêmes œuvres de référence. Pour l'acteur, Yanis est une sorte de patriarche généreux qui veille sur les siens avec un certain esprit de sacrifice, et vit en solitaire, coupé du monde moderne et de ses outils technologiques. Il est plutôt "Old school" et même s'il est au cœur d'un univers trépidant, ce n'est pas l'adrénaline qui le pousse vers l'avant mais plutôt un désir de rédemption. Ce sont toutes ces spécificités avoue Bouajila, qui rachètent Yanis à ses yeux, et de conclure: on est loin d'un parrain à la Coppola. 

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