BULWORTH en VOD
- De
- 1998
- 104 mn
- Comédie
- Etats-Unis
- Tous publics
Réalisé par
1 MIN AVANT
On se souvient de Monsieur Smith au Sénat de Frank Capra, Le soleil brille pour tout le monde de John Ford ou encore Que le meilleur l’emporte de Franklin J. Schaffner, archétype du film de campagne électorale. Hollywood raffole de la satire politique qui pointe la démagogie et la corruption, le pouvoir des médias et des milieux d’affaires. Les récits peuvent être riches de tensions et de personnages et font émerger une figure d’homme providentiel, nécessitant un grand numéro d’acteur. Sorti en 1998 pendant la présidence démocrate de Bill Clinton, Bulworth est sans doute un cas très à part de ce genre spectaculaire.
Jay Bulworth est un sénateur démocrate de la Californie, usé, dépressif et suicidaire. Il a renoncé à ses idéaux de jeunesse et n’a plus foi en rien. Il contracte une forte assurance-vie en faveur de sa fille et fait engager un tueur pour être abattu en pleine campagne électorale. Dès lors, n’attendant plus rien de celle-ci, il se lâche, abandonne la langue de bois des discours préparés et ose les vérités les plus grinçantes, dans une liberté de ton qui épouse même le rythme du hip-hop ! Iconoclaste, il explique pourquoi les politiciens ne défendront jamais les intérêts des électeurs noirs, pourquoi le Congrès ne votera jamais une loi sur la sécurité sociale, pourquoi les médias n’informent pas. Tombant amoureux de Nina, une Afro-Américaine du quartier délabré de South Central, Bulworth veut annuler le contrat du tueur, mais son intermédiaire tombe dans le coma.
Produit, coécrit et interprété par Warren Beatty, Bulworth est aussi sa quatrième réalisation. Il s’offre un personnage à sa démesure, s’inspirant de ses propres idées démocrates, et se livre à un jeu de massacre hilarant. Sous le masque du bouffon, le désenchantement subsiste. Le film est hanté par la noirceur et la mort. Peut-être même par le cynisme. Warren Beatty cinéaste cultive la même ambiguïté qu’un Clint Eastwood, auquel il fait d’ailleurs allusion, s’évertue à piétiner son mythe de séducteur et affirme son âge. La star de Bonnie and Clyde a toujours préféré les antihéros et se livre à un grandiose numéro d’autodestruction.
Dans le même genre vous pouvez trouver PRIMARY COLORS (Réalisé par Mike Nichols la même année, 1998, Primary Colors traite aussi d'une campagne électorale.) ou encore QUE LE MEILLEUR L'EMPORTE (Franklin J. Schaffner, 1962 : le prototype du film de campagne politique.).