C.K.P

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En 1992, alors que la guerre en ex-Yougoslavie fait rage, des soldats serbes exercent leur droit de cuissage sur d’innocentes jeunes filles bosniaques. Tel est le pitch de CKP  de Mario Salieri. Ou, tout du moins, le pitch d’origine… Oui car le distributeur français de l’époque trouvait un peu malvenu de sortir le film en l’état au moment même où des charniers humains étaient découverts chaque semaine dans les Balkans. Finalement, le problème a été résolu grâce à une version française détournée. Par la grâce du doublage, l’action ne se situe donc plus sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine, mais … en Tchétchénie ! Les bourreaux serbes deviennent donc des bourreaux russes et s’en vont violer de jolies victimes tchétchennes.
Mais si le fond change, la forme, elle, ne change pas. Mario Salieri comme à son habitude, fait dans le mélo/porno/voyeuriste en soignant incroyablement ses cadres et sa photo tout en clair obscur tout en insistant sur des séquences dialoguées qui donnent âme et caractère à ses personnages. Dans le look CKP ressemble donc à un film traditionnel, scènes de cul en plus bien sur.
Et là, Salieri y va à fond dans le vice décadent: jeune femme obligée de faire l’amour devant l’œil envieux d’un papy voyeur, femme paralysée se donnant à ses bourreaux de son fauteuil roulant, jeunes donzelles offertes à tout va contre leur consentement. En filmant ces ébats salaces avec le plus grand sérieux, Salieri donne à CKP un côté tragique et désespéré qui en dit long sur les tares les plus obscènes de l’être humain. Bravo maestro !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FIEVRE ou encore SAVIOR .

Né en 1957 à Rome, Mario Salieri est considéré à juste titre comme le meilleur cinéaste pornographique d’Italie. A travers une X-ographie d’une cinquantaine de films  obscènes comme Concetta Licatta, Stavros, Inferno ou Naples interdites, il a su se créer un style très personnel où il brave chaque interdit de la société, que ce soit la religion, la guerre, l’inceste, le viol ou l’adultère.  Ses films, très pervers, ne possèdent pas une once d’humour. Le sexe est toujours traité de façon grave, dramatique et sérieuse, et la mort est souvent au bout du chemin comme le prouve d’ailleurs la fin de CKP.
Mais pour nous faire croire dur comme fer à ses histoires, Salieri s’entoure, pour les rôles principaux, de hardeurs et de hardeuses capables d’être aussi de bons comédiens. Ce qui est le cas de son acteur fétiche, le bedonnant Roberto Malone, un stakhanoviste du cinéma porno européen qui aura tourné pas loin de 350 films olé-olé et qui fut un temps le compagnon de la cultissime hardeuse hollandaise Zara Whites.
Côté fille, on retrouve dans CKP la magnifique Selen, reine du porno italien de 1993 à 1998 qui fut également une des comédiennes préférées de Mario Salieri qui la fit tourner entre-autre dans une bonne adaptation porno de Dracula. Selen s’est désormais recasée à la radio italienne ou elle présente une émission intitulée – quel hasard – « leçon de sexe ». Elle a également eu quelques petits rôles dans le cinéma traditionnel dont le Scarlet Diva d’Asia Argento où elle apparaît le temps d’une séquence.