CARNY

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Carny, le film réalisé en 1980 par Robert Taylor raconte l’histoire de Donna, dix-huit ans, que son travail de serveuse de bar ennuie profondément. Quand, un jour, dans la petite ville où elle habite s’arrête une fête foraine, elle décide subitement de tout quitter et de suivre deux arnaqueurs professionnels sur les routes du sud des Etats-Unis… Tel est le point de départ de « Carny »dont le scénario a été écrit par Robert Taylor. 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce film occupe une place à part dans l’importante filmographie de Jodie Foster qui en incarne le personnage principal, celui de cette serveuse prête à tout pour rompre avec la monotonie de son quotidien. A cette époque-là, en effet, l’actrice qui n’a que dix-huit ans,  poursuit ses études d’abord au Lycée français Los Angeles ensuite à l’Université de Yale dont elle ressortira en 1985 avec son diplôme de littérature en poche... Elle tourna donc « Carny » et quelques autres films durant ses vacances scolaires d’été ! 

Mais on sait que la carrière de Jodie Foster a commencé bien avant ces vacances studieuses. Dès l’âge de deux ans en effet la future vedette a tourné dans des publicités avant de commencer à l’âge de six ans une série pour la télévision ! Et elle n’a que dix ans quand elle tourne pour Disney son premier film, « Napoléon et Samantha » avec Michael Douglas comme partenaire. De film en film, une star était en train de naître et qui tournerait ensuite sous la direction de cinéastes renommés.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver WILD (Jean-Marc Vallée, avec le personnage de Cheryl incarnée par Reese Whitherspoon, campe à son tour un personnage de jeune femme rebelle et soucieuse de rompre avec un mileu qui l'étouffe.) ou encore LE PETIT FUGITIF (Le petit héros du film, Joey, passe son week end dans une fête foraine).

Le point de départ de « Carny », une fête foraine et ses potentialités d’évasion, permet de revenir sur cette figure récurrente du cinéma à travers le temps et le monde. Art de foire à sa naissance, le cinéma n’a cessé ensuite d’évoquer les forains et leur vie nomade avec un goût particulier pour ces saltimbanques qui de ville en ville incarnent un mouvement aussi permanent que festif. Dresser la liste exhaustive de ces films qui ont pour décor une fête foraine serait impossible. Mais quelques repères viennent aisément à l’esprit cinéphile. 

En 1934, l’adaptation par Marc Allégret du roman « Sans famille » montrait une petite troupe réduite à deux personnages principaux mais qui en a fait rêver plus d’un. Plus de vingt après, la roulotte de Jof et de Mia, dans « Le Septième Sceau » de Bergman s’avère être le seul havre de paix et de lumière au sein d’un univers littéralement hanté par la mort en action. Peu de temps auparavant, en 1954, les spectateurs avaient découvert grâce à Fellini et sa « Strada » la figure haute en couleurs de l’hercule Zampano dans son triporteur-roulotte. 

En 1955, Max Ophuls dans son flamboyant « Lola Montès » représentait la face sombre de ces univers forains à travers la figure d’un manager odieux joué par Peter Ustinov et qui faisait de Lola, alias Martine Caroll, un véritable monstre de foire. A l’opposé, on s’en voudrait pour conclure de ne pas citer le premier film de Jacques Tati, « Jour de fête », ode joyeuse et débridée à ces fêtes de village d’un autre temps, entre baraques et mât de cocagne.