CE QUE JE SAIS D'ELLE... D'UN SIMPLE REGARD

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« Ce que je sais d’elle d’un simple regard » le titre français du film de Rodrigo Garcia, sorti en 2000, est une approximative adaptation du titre original « Things you can tell... just by looking at her ». Le titre québécois serait plus juste: « Tout ce qu’on peut apprendre d’une femme d’un simple regard ».

En découvrant cette oeuvre on en apprend, en fait, sur plusieurs femmes dont les destins sont parallèles, comme ces films qui déroulent des destins multiples, je pense à Short Cuts de Robert Altman ou Magnolia de Paul Thomas Anderson.

Le film est élégamment chapîtré et l’on suit quelques moments clés de la vie de femmes, toutes successivement incarnées par des actrices rares: Glenn Close, Holly Hunter, Cameron Diaz, Calista Flockhart, Kathy Baker et Valeria Golino. Et bien maintenant ladies, c’est à vous.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SHORT CUTS DE ROBERT ALTMAN (1994) (Ce n'est pas à proprement parler un film à sketches mais un chassé-croisé de destins dans le Los Angeles des années 90. Tous les drames, les joies, les passions, les accidents de la vie se produisent et chacun n'est qu'un maillon d'une longue chaine d'indifférence. Du grand Altman pour un film historique.) ou encore MAGNOLIA DE PAUL THOMAS ANDERSON (1999) (Encore un grand film avec des fils de vie qui se croisent et parfois se nouent. Avec en plus une part d'étrangeté et de surnaturel qui suggère que ce monde en côtoie d'autres. La métaphysique appliquée à réalité quotidienne avec, une fois de plus un festin d'acteurs de renom. Un régal.).

Cinq films pour un seul, comme des cartes postales de citoyennes américaines, en proie à leur propre nature de femmes. A l’époque, les femmes des banlieues middle-class aux Etats-Unis inspirent les cinéastes mélancoliques. Calista Flockhart présente dans le film est alors la star de la série « Ally Mc Beal ». « Sex and the city » et sa brochette girly font les beaux jours de HBO, enfin les premiers épisodes « Desperate housewives » s’apprêtent à être diffusés sur le réseau ABC.

Il faut se souvenir que Jon Avnet le producteur de « Ce que je sais d’elle d’un simple regard » fut aussi le cinéaste de « Beignets de tomates vertes », qui, déjà en 1991, racontait le parcours de plusieurs femmes. Cette fois le film est dirigé par Rodrigo Garcia, Colombien de nationalité et dont le papa fut un très grand écrivain: Gabriel Garcia Marquez dont il cite d’ailleurs le chef d’oeuvre « Cent ans de solitude ». A l’origine directeur de la photo, Garcia tourne là son premier long métrage sous l’égide du prestigieux studio United Artists.

Le cinéaste fera ensuite une belle carrière réalisant de nombreux épisodes de la prestigieuse série « Six feet under » puis en 2005 réitérant ses déclarations d’amour à la gent féminine avec « Nine lives » qui tirait le portrait de neuf femmes. Parmi elle Holly Hunter et Glenn Close. L’amour c’est bien, la fidélité c’est mieux.

"A Los Angeles, cinq femmes se croisent. Voici leurs histoires. « Ici, docteur Keener ». Une femme médecin d'une cinquantaine d'années qui s'occupe seule de sa mère atteinte de la maladie d'Alzheimer rencontre une jeune cartomancienne qui lui permet de prendre conscience ...

Rodrigo Garcia transporte le spectateur dans le rôle du voyeur, mais avec la délicatesse de ne jamais passer la frontière du malsain. En courtes histoires, il nous fait partager la vie de chacune de ces 5 femmes de façon émouvante et très subtile, et cible bien les névroses ...

Bon sang mais quel casting, non mais quel casting ! Que d'excelentes actrices mais surtout aucune qui prend le pas du l'autre, un travail d'égal à égal bien que aidé par la structure même du film. Une histoire qui en englobe 5 suffisement disctinctes pour se suffire à elles ...