CECILIA, INFIRMIÈRE LUBRIQUE

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Le cinéma pornographique français des années 80 nous a parfois donné à voir des films singuliers. Cécilia, infirmière lubrique en est un parfait exemple. Le but du réalisateur-scénariste Michel Baudricourt était initialement de traiter du langage et du parler cru dans les rapports érotiques et de la manière de raconter ses envies et ses phantasmes. 

Influencé autant par Jean-Luc Godard que par Michel Audiard, Baudricourt a écrit des dialogues salaces qui mélangent les deux styles. Cela donne un résultat limite surréaliste où des scènes torrides s’enchainent sans queue ni tête… enfin, quand je dis sans queue…  le tout grâce aux évocations des patients que l'héroïne, une psychanalyste interprétée par la troublante Mika, reçoit dans son cabinet. 

Entre les souvenirs, les phantasmes, les désirs cachés et les refoulements, tout y passe. De l'exhibitionniste complexé à la nymphomane insatiable,  du voyeur pervers aux partouzes déchaînées, nous avons droit à un défilé de séquences pornographiques d'une variété et  d'une intensité rares. Comble de modernité, la psy n'hésite pas à traiter les pathologies de ses patients par des exercices pratiques carrément hard avec l'aide de sa ravissante soubrette prête à se plier à tous les caprices.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA CLINIQUE DES FANTASMES (GÉRARD KIKOÏNE - 1978) (Recevant dans son cabinet, un gynécologue décoince ses patientes de leurs blocages sexuels avec des méthodes très personnelles.) ou encore FREUD, PASSIONS SECRÈTES (JOHN HUSTON - 1962) (John Huston nous montre que la psychanalyse au cinéma n'est pas qu'un prétexte à évoquer des fantasmes sexuels.).

Dans ce conte philosophico-argotico-pornographique Michel Baudricourt a invité la crème des hardeurs du début des années 80. Cathy Stewart, Dominique Aveline, Mika, Richard Allan, Carole Piérac, Lise Pinson, Jack Gatteau et j'en passe, ont participé à cette étrange expérience où ils ont pris un évident plaisir à débiter le texte précis et plutôt ardu qu'on leur demandait d'interpréter. Mais parlons un peu de quelques ravissantes créatures qui font également l'intérêt de ce film.  

Dans Exhibition de Jean-François Davy en 1975, la scène où Claudine Beccarie se masturbait avait défrayé la chronique à l'époque de sa sortie. Reprenant l'exercice 16 ans plus tard pour le même producteur, Olivia Flores se tripotant la tirelire, nous fascine tout autant et donne définitivement ses lettres de noblesse à l'exercice qui consiste à se donner du plaisir toute seule devant une caméra. On la voit ensuite dans une étreinte particulièrement torride avec Dominique Irissou, monsieur Cathy Stewart à la ville. La craquante Olivia Flores a été active dans le métier du X entre 1976 et 1983. Pour tout dire, j'ai eu la l'occasion de la caster pour son tout premier film, en l'occurrence: Echange de partenaires de Frédéric Lansac, tournage sur lequel j'étais assistant. Après une quarantaine de longs métrages cinéma et vidéo, Olivia tirera sa révérence avec José Bénazéraf dans Le port aux putes (port : P-O-R-T, je précise) en 1983.  

Les connaisseurs auront reconnu une des participantes les plus actives dans la partouze, j'ai nommé Carole Piérac, superbe blonde aux cheveux courts qui fait irrésistiblement penser à une présentatrice de BFM TV. J'ai eu le plaisir de la diriger dans deux vidéos pour Marc Dorcel intitulées Une femme honnête en 1981 et Tendre Corinne en 1984. Il est à noter que Carole a été une des premières hardeuses française à se raser en partie le minou. Elle trouvait ça plus photogénique. Elle ignorait à l'époque que cette mode allait prendre de l'ampleur et faire la fortune de Gillette et de Wilkinson. En attendant, Carole Pierac a illuminé de sa plastique et de son amour du sexe près d'une soixantaine de films jusqu'à la fin des années 80.