CONSTANTINOPLE

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Dire que la destinée de Constantinople est depuis toujours agitée et étonnante serait superfétatoire. Mise à part Jérusalem et Mazères en Ariège lors de la Fête du gras fin décembre, jamais cité n’a été à ce point l’enjeu de manœuvres politiques, religieuses et militaires aussi colossales…

C’est exactement ce que va vous raconter le film de Faruk Aksoy que vous allez maintenant découvrir. Le réalisateur turc nous ramène en l’an de grâce 1453, au plus fort de l’affrontement entre les Byzantins et les Ottomans. Résumons : d’un côté l’empereur Constantin, prêt à tous les sacrifices pour conserver le contrôle du dernier bastion chrétien d’Orient et de l’autre, le sultan Mehmet II en pleine conquête de la région. Les deux armées, les deux cultures, les deux religions vont se retrouver aux pieds des remparts de Constantinople et s’affronter lors d’un siège épique qui reste aujourd’hui encore légendaire…

A vos armures, à vos chevaux, à votre télécommande : le grand spectacle commence !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TROIE (La guerre de Troie a bien eu lieu et la bataille de Constantinople aussi : révisons nos classiques avec Wolfgang Petersen et Faruk Aksoy !) ou encore THEODORA, IMPERATRICE DE BYZANCE (Quel que soit son nom, Byzance ou Constantinople, cette cité ancestrale a donné lieu à de formidables batailles de cinéma...).

Le nom de Constantinople n’est plus qu’un souvenir depuis 1930. Cette année-là, Mustafa Kemal Ataturk, premier président et fondateur de la République, décida de renommer la mégapole du nom d’Istamboul, généralisant à toute la cité l’appellation réservée jusqu’ici à la vieille ville. Une habitude en fait puisque Constantinople n’était que le nouveau nom de Byzance, patronyme attribué à l’endroit depuis l’Antiquité, lui-même supprimé par l’empereur Constantin en 330 après Jésus-Christ et qui choisit, dans une crise aigue de mégalomanie géographique, de rebaptiser les lieux à sa gloire…

Bien, ce formidable cours d’Histoire achevé (interro lundi de 8 à 12 heures) revenons au cinéma car Byzance, Constantinople ou Istamboul, l’endroit excite depuis toujours les cinéastes du monde entier, Faruk Aksoy n’étant que le plus récent d’une liste longue comme le Bosphore… Sidney Lumet y installa par exemple ses caméras pour « Le crime de l’Orient Express », sorti en 1974. Un classique du thriller à la sauce british, adapté du célèbre roman d’Agatha Christie. Albert Finney dans le rôle d’Hercule Poirot y traquait le criminel en croisant Sean Connery, Lauren Bacall ou Michael York. Tiens, puisqu’on parle de nos cousins britanniques, notez que James Bond en personne mit Istamboul sens dessus dessous à trois reprises : en 1963 sous les traits de Sean Connery justement, dans l’excellent « Bons baiser de Russie », réalisé par Terence Young. En 1999 dans « Le monde ne suffit pas » sous le brushing impeccable de Pierce Brosnan et en 2012 dans le remarquable « Skyfall » de Sam Mendès avec Daniel Craig, pour une course à moto dantesque sur les toits…

Citons également « Midnight express » d’Alan Parker en 1978, l’histoire d’un touriste américain accusé de trafic de drogue et condamné à découvrir les joies et surprises des prisons turques. De quoi vous passer pour toujours l’envie de ramener de vacance autre chose que les délicieux loukoums à la rose, l’une des spécialités locales !