DAKINI

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Dans un village montagneux du Bhoutan, une vieille nonne bouddhiste a disparu. La police débarque brutalement à la recherche d’une certaine Choden, une étrangère mystique et très belle que les autres villageois traitent de sorcière. 

À Kinley, un des policiers, est confiée la dure mission de la retrouver et si possible de la suivre discrètement. Ce qu’il fait en délaissant son uniforme. Ils prennent ensemble le bus pour la capitale, Thimphou quand Choden suggère à Kinley de continuer la route à pied à travers la forêt. En chemin, elle l’attire autant qu’elle le tient à distance en esquivant ses questions et en lui racontant le destin incroyable de Dakinis, des femmes brillantes, adeptes de la méditation et de la haute spiritualité.

Il tombe sous son charme et finit par l’inviter chez lui. Elle cède, hante ses nuits puis disparaît à nouveau. Kinley comprend ce que Choden évoquait depuis longtemps : le terrain du couvent de la vieille abbesse est convoité. Le polar peut alors commencer…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HEADSHOT (Un autre polar boudhhiste et mystique mais dans une version moins ésotérique, plus terre à terrre) ou encore LA COUPE (Parce que c'est un autre et rare exemple du cinéma du Bouthan).

Dakini est une expérience. Rares sont les films du Bhoutan qui parviennent jusqu’à nous. Dechen Roder signe, avec ce polar mystique et original, son premier film en tant que scénariste et réalisatrice. Déjà réputée pour ses courts métrages – le plus récent 3 ans et 3 mois de retraite avait été sélectionné à la Berlinale en 2015 et dans plusieurs festivals internationaux – Dechen Roder compte aussi plusieurs documentaires à son actif. Elle est encore la cofondatrice et l’organisatrice de l’unique festival de cinéma du Bhoutan.

Ce premier film tourné en zonghkha, la langue officielle du Bhoutan, a lui aussi connu une carrière internationale. Révélé dans la section Panorama de la Berlinale 2018, il a reçu le prix des exploitants du Festival International des cinémas d’Asie de Vesoul la même année. Et c’est amplement mérité tant le film révèle avec tact et puissance un univers, un pays, des paysages et une culture qui nous sont étrangers.

Polar sinueux, Dakini permet de découvrir un pays et d’y voyager de la ville principale, moderne, offerte aux voitures comme aux téléphones portables, aux villages les plus reculés des montagnes, rendus inaccessibles par des forêts touffues, luxuriantes et des brumes épaisses et opaques.

Choden, la belle intrigante, est à l’image de ce pays qui a inventé le concept de bonheur national brut et qui tient à distance les touristes. Elle reste envoutante et mystérieuse. Elle répond aux questions de l’enquêteur à sa manière en convoquant les dakinis, ces figures féminines, majestueuses, riches d’une sagesse et de pouvoirs spirituels inspirants. Car, Choden est un peu comme elles, libre, affranchie de la matérialité du monde et de ses mesquineries. C’est en tous cas ce que découvrira au fur et à mesure Kinley, enquêteur perspicace, rigoureux avant d’être amoureux. Celui qui l’incarne n’est en revanche pas un inconnu ici, puisqu’il a débuté à 14 ans sous la caméra de Jean-Jacques Annaud dans Sept ans au Tibet, en interprétant le Dalaï-Lama jeune.

J'ai bien aimé l'intrigue et les personnages. Les décors sont magnifiques, ce film est vraiment dépaysant. Les acteurs sont crédibles. Cependant, le film est trop long, on a tendance à décrocher parfois. Mais, j'ai passé un moment agréable devant cette histoire originale ...