DANS L'OMBRE DE MANHATTAN

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Pour son 40e long métrage, Sidney Lumet revient sur un sujet dont il a été un pionnier incontesté, celui qui consiste à démonter les mécanismes de la corruption au sein de la police newyorkaise.  De fait, elle commence à la mairie avant de contaminer les différentes administrations.

Le récit commence lors du procès d’un trafiquant de drogue accusé du meurtre de trois policiers. En instruisant l’affaire, un jeune avocat idéaliste, joué par Andy Garcia, découvre que beaucoup de policiers sont loin d’être irréprochables, et que son propre père, pourtant considéré comme un héros pour avoir survécu à des tirs nourris, est lui aussi impliqué. Les ambitions du jeune juriste se trouvent imbriquées dans les conséquences politiques de l’affaire.

Bien qu’évoluant dans un registre à présent familier, Lumet fait toujours preuve de quelques-unes de ses qualités majeures, notamment dans sa façon d’aller à l’essentiel pour montrer le quotidien des opérations de police, avec des dialogues précis, économes et justes, qui sentent le vécu.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PRINCE DE NEW YORK (Un policier accepte de coopérer à une enquête sur la corruption, mais il se retrouve impliqué) ou encore COPLAND (Un dilemne moral sur fond de corruption policière).

Inspiré d’un roman de Robert Daly, dont Sidney Lumet avait déjà adapté Le prince de la Ville de New York, Dans l’ombre de Manhattan est le 29e film tourné par le cinéaste à New York. Il connaît la ville comme sa poche et on peut lui faire confiance pour utiliser les extérieurs à bon escient et surtout ne pas se répéter : il n’a jamais tourné deux fois au même endroit.   Pour les intérieurs, il a conçu des décors équipés de cloisons mobiles facilement escamotables, ce qui permet de gagner un temps précieux au moment de changer les axes de caméra.  

Dans le rôle du partenaire du père d’Andy Garcia, James Gandolfini joue un flic tout en nuances et en apparences. Il ne dit pas nécessairement ce qu’il sait, et tout le film est installé dans ce genre de zones grises, où personne n’est totalement bon ni totalement mauvais, et où les personnages doivent sans arrêt faire fonctionner leur intelligence, ne pas se dévoiler, et s’adapter à toutes les circonstances. Richard Dreyfuss joue Sam Vigoda, l’avocat de la défense inspiré du fameux William Kunstler, qui avait défendu la véritable affaire dont le livre est inspiré : celle du trafiquant de drogue Larry Davis, accusé d’avoir tué six policiers. Il a été acquitté après avoir plaidé la légitime défense, affirmant que les policiers voulaient le tuer parce qu’eux-mêmes étaient impliqués dans le trafic. 

L’assistant de Vigoda est joué par Bobby Cannavale, qui fait sa première apparition à l’écran. A l’époque, il était marié à la fille du réalisateur, Jenny Lumet qui a suivi une carrière de productrice et de scénariste. Elle a notamment écrit Rachel se marie pour Jonathan Demme. Quatre interprètes se retrouveront plus tard dans Les Sopranos : James Gandolfini, Dominic Chianese, Frank Vincent et Vincent Pastore. Winston Marsalis avait composé la musique originale du film, mais il a été remplacé par Mark Isham à l’issue des projections test. La fin optimiste a été supprimée, et Mark Isham a composé une musique plus appropriée à la fin pessimiste que Lumet a réécrite. Au total, le cinéaste avait tourné trois fins alternatives. 

Parfaitement interprété et réalisé avec efficacité, Dans l'ombre de Manhattan dénonce la corruption qui gangrène la société. Un film noir bien mené avec une petite baisse de régime au bout d'une heure mais dans l'ensemble c'est réussi. ...

Dans l’ombre de Manhattan commence comme un simple polar avec l’assassinat de trois policiers et un grièvement blessé par balle, le tireur grâce aux conseils de son avocat décide de se rendre. Une affaire en apparence simple. Cette trame principale n’est que le moyen ...

En 1957, Sidney Lumet réalisait son premier film "Douze hommes en colère", un chef d'oeuvre! 40 ans plus tard avec l'ombre de Manhattan, il prouve que le temps n'a pas affecté son talent, même si le scénario s'offre de nombreuses facilités, que le seul rôle féminin n'apporte ...