DAVID ET BETHSABÉE

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Le roi David fait la guerre et les femmes font partie du butin. Mais il ne s’attendait pas à tomber amoureux de la femme d’un de ses soldats, la capiteuse Bethsabée. Parmi les péchés capitaux que l’ancien testament égrène avec gourmandise, l’adultère est un des plus graves.

En 1951 sous l’égide de Daryl Zanuck, connu pour être un grand séducteur, la Fox sort David et Bethsabée d’Henri King qui raconte une passion interdite et la colère de Dieu qui s’ensuit. Gregory Peck joue l’homme à la fronde et Susan Hayward la pécheresse.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SAMSON ET DALILA DE CECIL B. DEMILLE (1949) (La musculature de Victor Mature en a fait le Samson cinématographique idéal. Le film a marqué les esprit, ainsi que les colonnes du Temple qu'il repousse de toute sa force divine.) ou encore LE ROI DAVID DE BRUCE BERESFORD (1985) (Richard Gere incarne le jeune berger devenu roi après qu'il a tué de sa fronde le terrible géant Goliath. Personnage mythologique de la bible, ami du roi Saül dont il devient le gendre, puis le rival, David deviendra un des rois emblématiques d'Israël. Une épopée hollywoodienne tardive.).

A la grande époque, sans doute hanté par les pères fondateurs américains, Hollywood produit du film biblique en chaîne. N’oublions pas que c’est toujours un des pays les plus religieux au monde et que l’on y jure sur écritures saintes plus souvent qu’à son tour. Zanuck réagit à « Samson et Dalila », film Paramount De Cecil B. DeMille ( 1949) et Quo Vadis film MGM de Mervyn LeRoy (1951) qui font l’évènement.

Il confie alors au scénariste Philip Dunne l’écriture d’une saga autour du roi David. Après avoir réfuté un scénario biographique du roi hébreu il accepte sur l’énoncé du simple titre « David et Bethsabée » l’histoire des amours tragiques du roi. Quand le film entre en production c’est encore Zanuck qui impose Gregory Peck dans le rôle de David, au prétexte qu’il avait une tête de héros biblique. Mais Peck est aussi un pauvre pécheur qui picole comme un hittite et fume comme un pompier. Il doit être hospitalisé pendant le tournage après une alerte cardiaque. Décidément Yahvé surveillait le tournage de près.

Le film s’inscrit aussi dans une période de puritanisme politique. Nous sommes en plein maccarthysme et l’on chasse les sorcières communistes parmi les artistes, comme l’inquisition traquait jadis les suppôts de Satan. Peck est démocrate et a déjà pris position contre la commission des activités anti américaines. Zanuck bien qu’anti-communiste est pourtant solidaire, Jules Dassin, un despersécuté en sera témoin. Mais les films bibliques offrent une caution spirituelle aux milieux les plus conservateurs. Bien des années plus tard Susan Hayward allait acheter à la Fox l’Arche d’Alliance du film. Une belle pièce d’ébénisterie idéale pour décorer le salon. Dieu merci l’hystérie politico-religieuse était passée.

La Bible, et notamment l'Ancien Testament, regorge d'histoires toutes plus excitantes les unes que les autres, de batailles épiques, d'aventures palpitantes et de voyages extraordinaires qui constituent un terreau fertile pour le cinéma. Mais, plus qu'aucun autre sans doute, ...

Très envie de péplums en ce moment, donc je vais en voir et en revoir plein. Je découvrais ce film qui est une merveille absolue, et qui est en fait un mélo, quasi en huis-clos, un grand mélo Sirkien absolument bouleversant. Et Henry King, que je découvre en ce moment, est ...