
Mettre 25 millions de francs en 1991 dans un film aussi atypique et sans star était un pari plus que risqué. Mais Délicatessen a réussit son coup en décoiffant un cinéma français à l’époque un brin sclérosé avec ce drôle de trip à l’esthétisme forcené qui renvoie aussi bien au cinéma français poétique des années 40 qu’à la bande dessinée belge. Sur un simple canevas (le quotidien étrange des résidents d’un immeuble de banlieue), les duettistes Marc Caro et Jean Pierre Jeunet signent un premier long métrage hors norme récompensé de quatre César dont celui de la première œuvre. Des personnages dingos et un peu hirsutes (joués par acteurs à gueule comme Dominique Pinon, Jean Claude Dreyfus, Rufus ou Ticky Holgado) parsèment donc l’écran de leur folie contagieuse. Genre un boucher inquiétant fournisseur de chair humaine, un clown joueur de scie musicale, un éleveur de grenouilles, un fabricant de boîte qui fait meuuh...
Si Délicatessen est si habité, c’est que Caro et Jeunet ont réussis à s’entourer de très bon techniciens comme Darius Khonji, l’un des meilleurs chefs opérateurs du cinéma contemporain (on lui doit la magnifique photo de Seven de David Fincher) et, pour la B.O, Angelo Badalamenti, le compositeur attitré de David Lynch. L’esthétisme du film, très marquant, servira par la suite beaucoup d’inspiration aux publicitaires.
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Jean Claude Dreyfus
Contaminés par un virus, les habitants d'un immeuble se transforment en simili-zombies. Le renouvellement de l'épouvante à l'espagnole.
Marc Caro
L'employée d'une agence immobilière est confrontée à la folie des locataires d'un immeuble. Une des meilleures comédie noire du cinéma espagnol contemporain signé Alex de la Iglesia.
