DES FILLES POUR UN VAMPIRE

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Les vampires sont à la mode au début des années 1960. C’est sans doute aux résultats au box office du Cauchemar de Dracula de Terence Fisher avec Christopher Lee, produit en 1957 par les studios anglais de la Hammer Films, que l’on doit la résurrection cinématographique de  ces créatures de la nuit et plus largement de l’épouvante gothique au cinéma. Les producteurs italiens, jamais à court d’idée lorsqu’il s’agit de profiter d’un engouement public, se mirent très vite à proposer des imitations des films de terreur gothique, signés la plupart du temps de pseudonymes anglo-saxons. Le succès du Masque du démon de Mario Bava contribua, par surcroit, à lancer, en 1959, un filon de films de vampires transalpins. Des filles pour un vampire, procède, exemplairement, de cette volonté opportuniste.
Réalisé en 1960, Des filles pour un vampire est signé de Piero Regnoli. Né en 1921 à Rome, Piero Regnoli a été essentiellement scénariste. Il débute en 1953 et collabore à l’écriture de plus de 100 films, tous genres confondus : comédies, fantastique, péplums, polars, films de guerre, westerns, sexy comédies, horreur gore, suivant en cela les modes du cinéma populaire italien. Notons qu’il a coécrit, en 1956, ce qui fut le premier film de vampires italien, Les Vampires réalisés par Riccardo Freda. Venus trop tôt, ces Vampires ne remportèrent pas le succès escompté et il faudra attendre quelques années avant que le genre revienne véritablement à la mode. Regnoli réalisa lui-même une dizaine de films entre 1957 et 1976, pour la plupart des œuvres à petit budget dont peu connurent une distribution hors de l’Italie.
Des Filles pour un vampire décrit les tribulations d’une troupe de music-hall égarée et recueillie par le propriétaire d’un château. Une des danseuses de la troupe est-elle la réincarnation de l’amour perdu du châtelain mélancolique ? Un vampire sévit t’il dans les couloirs lugubres du lieu ? Ces questions semblent néanmoins moins essentielles que l’occasion qui est donnée au spectateur d’apprécier les starlettes peu vêtues qui forment la distribution. Le film de strip-tease est à la mode à la même époque et Des filles pour un vampire pratique une sorte d’hybridation de ce genre avec celui du film de terreur. C’est ainsi qu’on a droit, dans le film, à une séquence d’effeuillage. Qui s’en plaindrait ?

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES VAMPIRES ou encore LE MASQUE DU DÉMON .

L’Italie produira, en effet, durant cette première partie des années 1960 d’autres films de vampires. Certains seront somptueux comme le péplum Hercule contre les vampires de Mario Bava avec Christopher Lee en 1961 ou le sketch des Wurdalaks dans Les trois visages de la peur du même Mario Bava en 1963 avec le grand Boris Karloff. D’autres, moins essentiels mais appréciés par les amateurs de nanars fauchés, virent également le jour comme L’Amante del Vampiro de Renato Polselli en 1960, Le Massacre des vampires de Roberto Mauri en 1962 ou L’Orgie des vampires de Renato Polselli, (encore lui !), en 1964 qui reprend le schéma de la troupe de music hall menacée par un suceur de sang, mêlant ainsi érotisme et frayeur. Très vite le cinéma italien avait proposé une parodie du genre avec, en 1960, Les Temps sont durs pour les vampires de Steno. C’est Christopher Lee qui y incarnait le vampire, reprenant son personnage du Cauchemar de Dracula. On retrouve d’ailleurs Christopher Lee dans La Crypte du vampire réalisé en 1964 par le prolifique vétéran Camillo Mastrocinque. L’épouvante gothique cesse petit à petit d’être à la mode à la fin de la décennie. On peut encore noter le tardif Les Vierges de la pleine lune de Paolo Solvay qui, en 1974, ressuscite une descendante de Dracula incarnée par Rosalba Neri.
Le vampire de Des Filles pour un vampire est incarné par Walter Brandi qui va devenir un familier de ce genre de rôle. Il apparait également dans L’Amante del vampiro, Le Massacre des vampires et dans L’Orgie des vampires. Walter Brandi est né en 1928. Il commence sa carrière aux débuts des années 1950 et tournera dans un peu plus d’une vingtaine de films. Il se lancera, en 1964, dans la production, essentiellement des films d’aventures ou des westerns particulièrement fauchés.