DIS MAÎTRESSE !

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Chose assez rare, c’est le premier long de cinéma réalisé par un retraité que nous vous proposons ! Mais un retraité pour le moins actif, un retraité de l’Education nationale qui depuis 2006 continue à la fois d’arpenter le monde avec sa caméra et de témoigner par l’image sur les questions liées à l’enseignement. Jean-Paul Julliand, enseignant à l’âge de vingt-trois ans a très vite poursuivit une activité audiovisuelle en parallèle de son métier de prof.  A travers notamment de très nombreuses émissions pour France 3 Rhône Alpes Auvergne puis au sein du service audiovisuel de l’Université Lyon I.

Avec Dis maîtresse, il passe du petit au grand écran pour raconter son immersion  dans une classe de « Touts petits », c’est à dire des enfants moins de trois ans, au sein de l’école maternelle de Vénissieux, près de Lyon. Le film se fonde sur une première approche intitulée Lundi, c’est violet ! réalisé pour France 3 Sud-Est. Avec à chaque fois, la volonté de capter la singularité de cette première année de familiarisation avec l’univers éducatif. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ETRE ET AVOIR (C'est dans une école primaire, à la campagne, que Nicolas Philibert a planté , lui , sa caméra, avec le même souci de montrer l'école au plus près de ses réalités quotidiennes.) ou encore ENTRE LES MURS (Laurent Cantet, s'appuyant sur les souvenirs de l'ex-prof François Bégaudeau, apporte un autre regard sur le collège, lieu de scolarisation des adolescents cette fois.).

Dis maîtresse s’inscrit dans une longue lignée de documentaires consacrés à l’univers scolaires. Les cinéastes du réel comme on les appelle ont en effet souvent tourné leur caméra vers les salles de classe afin de tenter de capter les enjeux sociaux, culturels, humains ou même économiques de la transmission à travers l’environnement éducatif. Etre et avoir réalisé par Nicolas Philibert en 2002 est peut-être le film récent le plus emblématique de ce courant documentaire qui recueille souvent les faveurs du public en dépassant l’audience en général plus restreinte des films documentaires.

A la frontière du documentaire et de la fiction, Laurent Cantet en 2008 remportait une Palme d’Or avec son Entre les murs co-écrit avec François Bégaudeau enseignant devenu écrivain. Le quotidien d’une classe de collège de la région parisienne était mis en scène à partir des souvenirs de l’ex-prof de Lettres. Comme pour Etre et avoir, le succès fut au rendez-vous comme si élèves et parents d’élèves avaient besoin de ce miroir cinématographique tantôt joyeux tantôt grave pour se rassurer.

Côté fiction, le filon est plus riche encore et ce dans les genres les plus divers. Des films de potaches aux films d’auteur sur le sujet, la palette est très large. Quand les uns, comme Claude Zidi, s’intéressent aux Sous-doués, d’autres, tel Christophe Barratier,  filment des Choristes et d’autres encore transposent la Princesse de Clèves de nos jours dans un lycée parisien, à l’instar de Christophe Honoré.
Et l’on ne parle ici que de la production française mais aucune cinématographie à travers le monde entier n’échappe en fait à ce tropisme scolaire. Au cinéma manifestement, l’école n’est jamais finie !

Ce documentaire est l’histoire de la première année scolaire, vue par la caméra d’un père filmant sa fille devenue enseignante. L’occasion d’observer les découvertes de l’enfant pendant un an, qu’elles soient cognitives ou sociales. Car on n’apprend pas que les ...

Le propos du très beau documentaire réalisé par Jean-Paul Julliand, "Dis Maîtresse", n'est pas avant-tout cinématographique, il est de contribuer à alimenter la réflexion autour de la question de la scolarisation des enfants de moins de trois ans. Question qui regarde le ...