DISPARUE EN HIVER

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Après avoir passé l’année 2014 à l’affiche d’une série de comédies à succès – Supercondriaque en février, les Vacances du petit Nicolas en juillet, On a marché sur Bangkok en octobre –, Kad Merad changea radicalement de style, dès janvier 2015, avec Disparue en hiver, un thriller "sombre et glacé", comme le qualifia une partie de la presse.

Premier "vrai" long métrage de fiction de Christophe Lamotte, Disparue en hiver nous plonge dans l’intimité d’un ex-flic d’une cinquantaine d’années (Kad Merad), reconverti dans le recouvrement de dettes. Un jour d’hiver, alors qu’il a accepté de prendre en stop une inconnue de 18 ans, il la fait descendre illico, choqué qu’elle s’offre à lui pour de l’argent. Miné par le remord, il reviendra sur ses pas, mais l’inconnue a disparu.

Cette inconnue, c’est Lola Créton, jeune comédienne découverte à la télévision en octobre 2009 dans Barbe bleue de Catherine Breillat, et revue notamment depuis dans Après mai, d’Olivier Assayas, qui lui vaudra le César de la révélation. Aux côtés de Kad Mérad, dans le rôle de sa femme, vous reconnaîtrez, bien sûr, Géraldine Pailhas.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JE VAIS BIEN, NE T’EN FAIS PAS (2006) (Ici, c’est le fils de Kad Merad qui a disparu. Mais, cette fois, il sait tout...) ou encore PSYCHOSE (1960) (Sa soeur a disparu, elle va tout faire pour la retrouver...).

Sorti en janvier 2015, le film que vous venez de voir disparut du Box Office, dès sa troisième semaine d’exploitation. Il faut dire que si le magazine Première évoqua « une mise en scène très bien tenue », une grande partie de la presse jugea le scénario « trop chargé » (le Monde), « filandreux » (Télérama), voire « sans surprise » (l’Express). En revanche, l’interprétation de Kad Merad fit l’unanimité : « Kad Merad est décidément convaincant dans les rôles dramatiques, écrit Guillemette Odicino dans Télérama, et le côté ex-flic endeuillé et obsessionnel lui va comme un gant. » Et même si Christophe Carrière, dans l’Express, raille le tabagisme de son personnage, qui lui « donne une contenance [...] et enfume l'image », il le trouve, tout de même, « très convaincant ».

C’est par la réalisation de plusieurs courts métrages et d’un moyen métrage, sorti en salle durant l’été 2000 et dans lequel apparaît notamment Bernadette Lafont, que Christophe Lamotte, futur réalisateur de Disparue en hiver, entama sa carrière de cinéaste. En février 2009, après un passage à la télévision, il reviendra au cinéma avec Nord-Paradis, à la fois documentaire et fiction, dans lequel il filme sa grand-tante Marie-Rose, patronne d’une casse à Boulogne-sur-Mer. Pour le petit écran, il réalisera ensuite Une nouvelle vie avec, dans le rôle d’une femme longtemps restée fidèle à son mari dans le coma : Géraldine Pailhas, déjà !

Comme l’expliquera Christophe Lamotte à l’occasion de la sortie du film, le métier exercé par Kad Merad fut, un temps, celui de son père. "Lui qui n’avait pas beaucoup d’argent, explique le cinéaste, sa tâche consistait à aller en chercher chez des gens qui en avaient encore moins que lui." Une fois passé le sentiment de honte, il se mit à raconter à son fils les rencontres que ce curieux métier l’obligeait à faire. Ces récits, pleins de personnages, le plus souvent modestes, voire déclassés, rappelaient à Christophe Lamotte les romans américains des années 40, style Jim Thompson. C’est alors qu’il se mit en tête d’écrire un film dans lequel ces hommes et ces femmes, souvent absents du cinéma français, pourraient apparaître et dire quelque chose de la France d’aujourd’hui.

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