DIVA en VOD
- De
- 1981
- 112 mn
Jules, un jeune postier, est fasciné par Cynthia Hawkins, une célèbre diva qui a toujours refusé que sa voix soit enregistrée. Lors d'un concert parisien, Jules enregistre clandestinement son récital. Sans le savoir, Jules est aussi en possession d'un autre enregistrement, celui d'une ancienne prostituée qui dénonce les agissements d'un commissaire-divisionnaire pourri...
- Policier / Suspense
- France
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
Une diva noire en satin blanc. Un petit facteur bleu avec une Mob jaune. Cynthia Hawkins chante La Wally sur scène, Jules en fait un enregistrement pirate. Une prostituée est assassinée après avoir enregistré une cassette compromettante pour un commissaire ripoux et proxo. Juste avant de mourir, elle a glissé la bande dans la sacoche du facteur. Le voilà en possession de deux voix brûlantes. A ses trousses, tueurs et proxénètes de l'art forment une seule et même horde d'assassins. Un héros passionné et pur, victime de la violence et de la vénalité du monde : il y avait déjà tout Beineix dans le premier Beineix. Un tableau baigné de bleu, bleu de Chine ou bleu délavé, comme le voulaient ces années 1980, où les jeunes réalisateurs rêvaient d'univers aquarium, utérin, où lover leur peur de grandir.
L'esthétique est partout, dans les phares où l'on fuit le sale monde, dans les squats, les lofts hyperréalistes, les hangars désaffectés où les flaques font miroir. Chose rare, le film passé inaperçu à sa sortie eut une deuxième chance en salles, chose rare, grâce à l'engouement des critiques américains qui y virent le film le plus important depuis A bout de souffle ! Un film tellement mode qu'il était apparemment destiné à mal vieillir. Eh bien ! non, trente ans après, ce néopolar, cet opéra urbain où chaque plan cherche à être un choc rétinien et où les personnages sont juste des touches de couleur en mouvement n'a pas bougé.
Beineix, visionnaire, anticipait le règne de l'image. Beurrer une tartine est toujours un art, prendre un bain au milieu de nulle part, un éternel fantasme. On peut encore croire à la pureté et au pouvoir d'une voix. Diva prouve que les rêves bleus n'ont pas d'âge.
Dans le même genre vous pouvez trouver SUBWAY DE LUC BESSON (Autre film coup de coeur des années 80 avec une esthétique empruntée à la publicité, le métro parisien comme labyrinthe pour noctambules et du bleu partout : dans les yeux d'Isabelle Adjani qui porte des strass bleus aux oreilles. Charme eighties.) ou encore A BOUT DE SOUFFLE DE JEAN-LUC GODARD (Parce que Diva fut considéré comme un héritier du chef d'oeuvre de Godard par la critique américaine et parce que, comme chez Godard, le héros de Diva est poursuivi dans un Paris qui est un personnage en soi...).