DRAQUILA : L'ITALIE QUI TREMBLE

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Sabina Guzzanti est connue en Italie pour son ironie mordante et sa façon de prendre à parti Silvio Berlusconi. Les imitations qu’elle en fait, la tête recouverte d’un masque représentant le président du conseil, sont célèbres. Ecrivain, actrice et humoriste, elle a été, en 2003, évincée de la RAI, fief berlusconien. Elle y avait une émission satirique qui déplaisait en haut lieu. L’aventure l’a conduite à réaliser son premier film, Viva Zapatero !, en 2005. Un documentaire dénonçant la mainmise de Silvio Berlusconi sur les media, en même temps qu’une enquête sur l’état de la démocratie en Italie. 

Draquila, l’Italie qui tremble est un documentaire avec, encore, Silvio Berlusconi en ligne de mire. C’est, bien sûr lui, désormais apparenté à un vampire, que désigne le titre du film. En même temps que l’Aquila, la ville des Abruzzes, point de départ de l’enquête de Sabina Guzzanti.

Le 6 avril 2009, L’Aquila était mise à terre par un violent séisme faisant plus de 300 morts et 40 000 sans abris. Dans la promptitude de Silvio Berlusconi à se rendre sur les lieux et à faire construire des logements pour les sans-abris, elle a vu une opération médiatique. La catastrophe tombait à point nommé, à un moment où l’image du Cavaliere pâlissait sous l’effet de plusieurs scandales et affaires. Elle a vu également ce qu’impliquait, en termes d’avantages financiers, l’opération immobilière. Et bien d’autres implications encore.

Portrait à charge de Silvio Berlusconi, Draquila rend aussi compte de la gestion d’un pays et des collusions à effets divers des politiques avec les organisations mafieuses.

Dans ses shows satiriques, Sabina Guzzanti parodie Berlusconi en portant un masque à son effigie. Dans Draquila, elle fait tomber les masques.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CAÏMAN ou encore IL DIVO .

Draquila, l’Italie qui tremble, a été présenté, hors compétition, au festival de Cannes 2010. Une programmation qui a suscité quelques remous et fait frôler l’incident diplomatique. Quelques jours avant l’ouverture du festival, Sandro Bondi, le ministre de la Culture, faisait savoir qu’il ne se rendrait pas sur la Croisette. Dans un communiqué où il exprimait son « regret » et son « trouble » devant cette programmation, il affirmait « Draquila est un film de propagande qui offense la vérité et le peuple italien dans son entier ». Dans le même temps, Michela Brambilla, ministre du tourisme, menaçait de poursuivre en justice Sabina Guzzanti pour « les éventuels dommages que le film créerait à l’image de l’Italie ».

Un an auparavant, Videocracy, d’Erik Gandini, documentaire à charge, lui aussi, sur Silvio Berlusconi, avait été présenté à la Mostra de Venise. Il était sorti dans les salles italiennes. Mais interdit de bande annonce sur les chaînes de la RAI. Non officiellement, bien sûr.

On a souvent comparé Sabina Guzzanti à Michael Moore. Un peu hâtivement. Tous deux, certes, bâtissent des documentaires poil à gratter dont l’arme est l’humour ou l’ironie. Et tous deux apparaissent à l’écran en qualité d’enquêteur. Mais la démarche de Sabina Guzzanti se rattache davantage à une tradition de l’artiste engagé en Italie. Dans la lignée du théâtre de Dario Fo (prix Nobel 1997) et de ses pièces satiriques. Dans un courant de cinéma politique qui, dans les années 60 et 70, a donné les films de Francesco Rosi (Main basse sur la ville, Cadavres exquis) ou d’Elio Petri (Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon). Ou dans les pas d’un Nanni Moretti, lequel, dans un style plus métaphorique, brossait un portait au vitriol de Silvio Berlusconi dans Le Caïman, en 2005. Sabina Guzzanti, d’ailleurs, de même que Nanni Moretti, que Dario Fo et de nombreux artistes et personnalités italiennes, a participé au No Berlusconi day, mouvement né sur le net en 2009, instaurant un jour de manifestation publique pour demander le départ du président du conseil.

Voici un documentaire ultra à charge tout droit venu de la botte. Sabina Guzzanti en a et elle le prouve à travers cette enquête édifiante sur les magouilles du Président du Conseil Italien. Nous ne sommes jamais au bout de nos surprises, quand on pense avoir toucher le ...

(...) Sabina Guzzanti, qui avait déjà raconté comment sa carrière sur la Rai avait été brutalement anéantie à cause de ses positions anti-berlusconiennes dans Viva Zapatero (2005), revient avec un documentaire sur le tremblement de terre de L'Aquila et surtout sur la façon ...

Sabina Guzzanti est une humoriste très connue en Italie , qui a pris régulièrement Berlusconi pour cible. Ici, la satire (parfois énorme, elle s'est même permis d'apparaître grimée en Berlusconi dans une émission télé) laisse la place à une enquête sérieuse (à charge ...