DRÔLE DE FRIMOUSSE

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« Bonjour, Paris ! », virevoltant dans un Technicolor légèrement passé, trois stars américaines chantent, dansent et se livrent à des entrechats burlesques ou sentimentaux. Nous sommes en 1957 entre Hollywood et la ville lumière.

« Funny face » traduit laborieusement en français par « Drôle de frimousse » un titre qui ne connait pas l’allitération, est une comédie musicale du grand Stanley Donen. Il contribue au fantasme du Paris élégant, mutin et insouciant sur une musique d’un certain Gershwin.

On y suit les péripéties d’une jeune libraire devenue mannequin dans le simple but d’aller à Paris rencontrer un célèbre professeur. La frimousse d’Audrey Hepburn, le charme de Fred Astaire et l’énergie de la femme-orchestre Kay Thompson, pas de doute c’est un grand classique. Savourons-le ensemble.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MINUIT À PARIS DE WOODY ALLEN (2011) (Dans la veine nostalgique de Woody Allen, une histoire d'amour à Paris, ville fantasmée par les Américains, haut lieu des voyages et des noces, avec bien sur la causticité du maître et la grande ombre des écrivains qui y ont trouvé des muses dans la ville lumière.) ou encore CHANTONS SOUS LA PLUIE DE STANLEY DONEN (1952) (C'est d'abord un des sommets de la comédie musicale classique avec l'autre grand danseur de ce temps: Gene Kelly. C'est encore un film magique du grand Stanley Donen, et c'est aussi, pour le contexte un film qui joue de la pluie comme d'un territoire de l'enthousiasme et de la jeunesse.).

Funny Face est une comédie musicale dont la musique et les textes sont signés George et Ira Gershwin. Elle avait été créée le 22 novembre 1927 à Broadway avec, déjà, Fred Astaire qui à l’époque avait pour partenaire sa soeur Adele. Le film, lui, a été tourné en extérieurs réels. Le pont Alexandre III, les Tuileries, la tour Eiffel, le Louvre, l’opéra et Montmartre, ce sont bien eux, en plan large en tout cas. Paris est la star française de cette oeuvre, l’écrin pour réunir Astaire et Hepburn.

Initialement Cyd Charisse avait été contactée mais avait refusé le film. Les filous de la production pour faire se rencontrer Hepurn et Astaire, qui soit dit en passant, à 58 ans, avait 29 ans de plus qu’elle, avaient prétendu à chacun des artistes que l’autre avait déjà signé. Audrey à qui l’on proposait Gigi de Minelli choisit finalement Funny Face, contre l’avis de son agent. Mais comme elle ne voulait pas être séparée de son mari Mel Ferrer elle demanda la synchronisation des tournages avec "Elena et les hommes » que l’acteur devait faire à Paname, sous la direction de Jean Renoir.

Les personnages du film s’inspirent de personnalités réelles. Astaire incarne le grand photographe Richard Avedon qui d’ailleurs shoota le tournage. Kay Thompson se glisse dans la peau de la rédactrice en chef du célèbre magazine de mode « Harper’s bazaar » quand à Audrey Hepburn elle s’inspire de Suzy Parker modèle et actrice qui fait d’ailleurs un caméo dans le film. Tout ceci se joue au printemps et début d’été 1956, dans une ville brumeuse et pluvieuse. Finalement ce fut « Vous dansiez ? et bien chantez sous la pluie, maintenant. »

Attention, ce film est un remake du Diable s'habille en Prada ! Ah mais non, c'est l'inverse me dit-on dans l'oreillette... Oups. :D Oui, la similitude est là, sauf qu'ici une large partie du film se délocalise dans un Paris imagé (pas de grisaille, mais que des couleurs flamboyantes) ...

Deux maitres réalisateurs de la comédie musicale se sont partagé pendant de longues années les fruits d’un genre cinématographique qui célébrait la légèreté et la joie de vivre. À Vincente Minnelli le légendaire Un Américain À Paris et à Stanley Donen le non moins ...

Ce film de Stanley Donen (Qui commença la danse à 10 ans puis devint l'assistant de Gene Kelly) ne vaut certainement pas plus de 7. Le scénario bien lisse ne risque pas de provoquer un AVC chez un lombric, les dialogues ne vous feront pas aller consulter le "littré" toutes ...