ECHO

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En septembre 2007, lorsque Echo, son deuxième long métrage, est présenté durant l’hispanique festival international de San Sebastian, Anders Morgenthaler est un jeune cinéaste danois de 35 ans, venu au cinéma par le dessin et le dessin animé. En effet, très jeune, un peu comme le garçonnet que vous allez découvrir dans un instant, c’est par le dessin que la petit Anders cherchait à s’exprimer. Petit dessinateur deviendra grand, c’est ainsi qu’à 20 ans à peine, il est engagé par un studio produisant des programmes interactifs pour la télévision, dont le tout premier, Hugo le Troll, débarqué en France, dans les années 1990, sur F.R.3, sous le nom de Hugo délire et sous la houlette de l’ineffable Karen Cheryl !

Parallèlement à cette inestimable contribution artistique et, pas encore diplômé de la prestigieuse Danish Film School, Morgenthaler, avec deux copains, crée son propre studio d’animation. Le voilà, donc, dès 1999 – il a 27 ans –, aux commandes d’une série de programmes courts, à l’humour dévastateur et pas vraiment destinés aux enfants.

Tout en poursuivant cette prolifique production télévisuelle, le jeune homme réalise quelques clips musicaux, produit une sulfureuse et quotidienne bande dessinée pour le journal national Politiken et commence, sérieusement, à penser au cinématographe. Voilà comment, en mai 2006, la Quinzaine des réalisateurs du 59e festival de Cannes présente Princesse, son premier long métrage qui, contrairement à ce que son titre pourrait laisser croire, n’est pas, lui non plus, destiné au jeune public. En effet, mêlant personnages réels et dessin animé – très inspiré des mangas japonais –, Morgenthaler raconte une terrible histoire, celle d’un prêtre vengeant la mort de sa sœur, ex-star de films pornos, en compagnie de Mia, la fille de la défunte, autrement dit sa petite nièce orpheline. Comme Quentin Tarantino dans Kill Bill, mais dans de plus larges proportions, il laisse à l’animation la partie la plus violente et la plus pornographique du récit, séquences qu’il était relativement inenvisageable de faire jouer à la jeune comédienne incarnant Mia. Le film sortira en France, en octobre 2006

Très différent de cette première production – bien que mettant également en scène un adulte et un enfant –, Echo fut tourné, exclusivement, en prises de vues réelles, ce qui n’empêche pas quelques petits clins d’œil au cinéma d’animation, qui ne vous échapperont évidemment pas...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN MONDE PARFAIT (1993) ou encore PAPA (2005) .

Le film que vous venez de voir a été produit par Zentropa, la société fondée au Danemark par Lars von Trier en 1992 – Zentropa était le titre américain de Europa, le film qu’il venait de tourner avec Jean-Marc Barr et Barbara Sukowa. Outre ses propres films – Breaking the Waves, les Idiots ou encore Dogville –, Lars von Trier avait ainsi pu produire une cinquantaine de longs métrages, dont le premier film d’Anders Morgenthaler, Princesse, devenant, ainsi, l’une des plus importantes sociétés de production scandinaves, non seulement pour le cinéma, mais aussi pour la télévision et le multimédia.

Dans le rôle de ce papa parricide et tellement désespéré qu’il en vient à kidnapper son propre fils, vous avez peut-être reconnu Kim Bodnia, comédien suédois très demandé dans son pays d’origine ainsi qu’en Norvège. On l’avait découvert, chez nous, au milieu des années 1990, dans la première version du Veilleur de nuit, ce film fantastique qu’Ole Bornedal tournera une seconde fois, aux états-unis, avec Ewan McGregor. Il y était l’ami du veilleur de nuit de la sinistre morgue d’un étrange hôpital, auquel il réservait ses blagues les plus douteuses, comme, par exemple, jouer les morts vivants dans la chambre froide de l’établissement. Il fut, aussi, en 1996, le dealer endetté, héros du premier volet de la sombre et violente trilogie intitulée Pusher et qui ne fut diffusée en France qu’à partir de l’été 2006.

Enfin, pour ceux qui n’aurait pas eu la patience de lire, jusqu’au bout, le générique de fin de Echo, je vous signale que Anders Morgenthaler, comme certains autres de ses confrères, y adresse un grand « merci » à tous ceux qui ont travaillé sur son film mais aussi à tout ceux qui ont acheté leur ticket. Plus original, à tout ceux qui n’ont pas aimé son film, il adresse un autre mot de cinq lettres, commençant comme « merci » mais, beaucoup moins amical. Enfin, à tous ceux qui auraient l’idée de dresser la liste de tous les faux raccords du film pour l’envoyer, ensuite, à un célèbre site international consacré au cinéma – IMDB pour ne pas le nommer  – il adresse un « énorme baiser » tout en affirmant qu’il n’y a aucun faux raccord dans son film !