ENGLISH REVOLUTION

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Pendant la Guerre civile en Angleterre, soit au dix-septième siècle, un petit groupe de déserteurs s'échappe d'une bataille. Ils sont capturés par deux hommes. L'un d'entre eux, un alchimiste, force les prisonniers à l'aider à trouver un trésor caché qu'il pense être enterré dans un champ. En franchissant un vaste cercle de champignons, les individus commencent à se disputer, se battre et deviennent paranoïaques. Ils vont petit à petit se transformer en victimes des énergies terrifiantes de ce champ.

Coécrit et mis en scène par le Britannique Ben Wheatley, qui avait précédemment commis Down Terrace, Kill List ou encore Touristes,  English Revolution, aussi appelé A Field in England, a valu à son réalisateur le Prix spécial du jury au Festival International du Film de Karlovy Vary en République tchèque, en 2013. Cette œuvre qui mêle très habilement fantastique et épouvante sur le mode psychédélique, a pour interprètes Julian Barratt, vu dans Lucky Break de Peter Cattaneo. Richard Glover, l’un des interprètes de Touristes du même Ben Wheatley. Peter Ferdinando, remarqué dans Blanche-Neige et le chasseur de Rupert Sanders. Et puis Michael Smiley spécialiste des comédies britanniques délicieusement horrifiques comme Cadavres à la pelle de John Landis, Le Dernier Pub avant la fin du monde d’Edgar Wright, mais aussi Down Terrace et Kill List, tous deux de Ben Wheatley. Michael Smiley donc, qui compose ici un personnage redoutable nommé O’Neil et qui vaut le détour.

Vous l’aurez compris, monsieur Wheatley se plaît à souvent s’entourer des mêmes comédiens, mais aussi des mêmes techniciens, formant ainsi une famille dite de cinéma, que lie un intérêt pour le même type de scénarios et aussi une complicité qui rend les tournages plus fluides et par conséquent plus rapides. Bon film et gare aux hallucinations !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SHROOMS (L'action de ce film de Paddy Breathnach, se déroule dans une forêt truffée de champignons hallucinogènes.) ou encore DOWN TERRACE (Ce film précédemment réalisé par Ben Wheatley utilisait déjà l'astuce du décor unique pour pallier au manque de moyens dont il souffrait.).

Vous aurez peut-être remarqué que la haute qualité du film English Revolution, tient essentiellement dans le talent de ceux qui l’ont fait, aussi bien devant la caméra que derrière, puisque question budget ce fut plutôt maigre et que l’œuvre fut tournée en seulement douze jours. Et comme je vous le signalais en amont, Ben Wheatley est un homme qui s’entoure souvent des mêmes collaborateurs, comédiens et techniciens. Le chef opérateur par exemple, une femme, Jennifer Brooks alias Laurie Rose, est une fidèle du cinéaste et assure comme vous l’avez vu, une image souvent proche du summum artistique usant dans le cas de English Revolution, du noir et blanc avec une maestria à toute épreuve et composant des plans aux allures de tableaux vivants.

Tirant profit du décor unique de l’action, pour contourner la pauvreté des moyens financiers, le cinéaste Ben Wheatley et son directeur de la photographie, la précitée Laurie Rose donc, compensent par des changements de lentilles l’absence de grues et autres facilités que leur aurait assuré une production plus solide. Le spectateur est ainsi gâté par des gros plans scrutant au plus près les visages des protagonistes, ou encore par d’autres aux profondeurs de champ tout simplement étonnantes. 

Questionné à propos de ses sources d’inspiration pour English Revolution, et de l’éventuelle filiation directe avec l’œuvre d’Alejandro Jodorowsky en général, et avec son film El Topo en particulier, Ben Wheatley occulte cet exemple pour ne citer qu’une seule influence cinématographique, à savoir le film d’épouvante japonais Onibaba tourné en 1964 par le cinéaste Kaneto Shindo. Un film qui comme English Revolution, exploite à fond les coins et recoins de son décor unique, transformant en avantage considérable ce qui pourrait être vu à la lecture du scénario comme un inconvénient majeur dans une œuvre pour le grand écran. Et puis il y a chez Wheatley cet aspect éclectique qui le pousse à passer d’un film mafieux comme Down Terrace à un autre historico-fantastique et psychédélique tel English Revolution auquel vous avez assisté et que son réalisateur qualifie volontiers d’antimilitariste.

Pffff... Bon, je crois que je vais me lancer. J'sais pas pourquoi, mais j'le sens pas, ce film. J'ai vu la Bande Annonce et la seule chose que j'ai comprise, c'est que c'est en noir et blanc et qu'il y a un mec qui creuse. Et aussi, que ça promet d'être vraiment bizarre. Oh ! ...

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