ENTRE LES JAMBES

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Un thriller espagnol bourré de références à Hitchcock ? Essayez donc ce film dont l’intrigue, comme son titre anatomique l’indique, se concentre en dessous de la ceinture et débute d’ailleurs lors d’une séance de sexo-thérapie ! Manuel Gomez Pereira, réalisateur d’une comédie l’année précédente, L’amour nuit gravement à la santé en 1998, montre qu’il connaît aussi les règles du thriller alambiqué et à rebondissements : il nous trimballe de fausses pistes en flashbacks gigognes en compagnie d’un macho harcelé au téléphone par une femme fatale, d’un flic amoureux, d’un chauffeur de taxi et d’une nympho qui travaille à la radio. Prenez, en plus, des cassettes audio de conversations érotiques, un cadavre dans un coffre de voiture et des fantasmes à gogo et vous ne vous ennuierez pas une minute ! D’autant que cet hommage évident à Hitchcock qui commence par un générique ouvertement inspiré de Saul Bass, le grand concepteur des génériques de Psychose, La mort aux trousses et Sueurs froides a tout de même une patte très ibérique : d’abord un vrai sens de l’insolite et une esthétique rigolote de magazine de charme qui donne un peu d’humour à ce film noir dont le énième rebondissement évoque Talons Aiguilles d’Almodovar.

Un tel film nécessitait des acteurs chauds. C’est le cas : la troublante Victoria Abril, qui s’était imposée définitivement en France quatre ans auparavant grâce au Gazon maudit de Josiane Balasko. Et Javier Bardem qui n’avait pas encore explosé grâce à Almodovar dans En chair et en os et allait bientôt franchir les portes de Hollywood, le menant jusqu’à No country for old men des frères Coen en 2008, avec l’oscar du meilleur acteur à la clé. Mais, franchement, neuf ans auparavant, dans ce Basic Instinct à l’espagnole, il fait déjà un effet bœuf !  Ouch…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BASIC INSTINCT DE PAUL VERHOEVEN ou encore TALONS AIGUILLES DE PEDRO ALMODOVAR .

Si Entre les jambes rend hommage à Hitchcock, c’est avant tout avec son générique au style pompé sur celui de Saul Bass. Qui ? Le plus grand concepteur de générique de films de tous les temps qui révolutionna totalement le domaine.
Né à New York en 1920, Saul Bass débute comme graphiste publicitaire. Il créé également des logos et des affiches de cinéma. Il rencontre Otto Preminger en 1954 pour la conception de l'affiche de Carmen Jones et centre toute la publicité du film sur un seul symbole, une rose stylisée. Preminger adore et lui propose de réaliser aussi le générique. 

L’année suivante, Bass s’impose déjà comme un maître du genre avec le générique de l'Homme au bras d'or, toujours de Preminger, où un bras stylisé résume la vie du héros à la fois musicien, joueur de poker et héroïnomane. La force de ce symbole est telle que lors de la première du film à New York, seul le logo est affiché, sans même le titre du film et que Preminger colle une note sur les bobines à l’attention du projectionniste : « ouvrir les rideaux avant le générique ». Car, jusqu’alors, les génériques étaient tellement ennuyeux que le rideau ne s’ouvrait qu’une fois qu’ils avaient fini de défiler. Otto Preminger et Saul Bass feront dix autres films ensemble dont Autopsie d’un meurtre en 1959. Créateur, entre autres, du générique de l’inoubliable générique de West Side Story de Robert Wise en 1961, et de ceux de trois chefs d’œuvre d’Hitchcock -Psychose, Vertigo avec ses spirales et La mort aux trousses avec ses lignes abstraites qui se croisent, il conçoit aussi des séquences de film comme les scènes de bataille de Spartacus de Stanley Kubrick et la… célébrissime scène de douche de Psychose. Dès 1964, il réalise des courts métrages, dont un oscarisé en 1969. Adulé par la nouvelle génération, en 1990, il entame une superbe collaboration avec Martin Scorsese, concevant jusqu’à sa mort, en 1996, les génériques des Affranchis, de Nerfs à vif, de L’Age de l’innocence et de Casino. En 1974, ce génie du graphisme avait réalisé son seul et unique long métrage, Phase IV, un film d’anticipation au style radical, fascinant, vraiment à part. Un échec public qui lui fit abandonner la réalisation. Vraiment dommage…

J'ai adoré ce film noir et sublime. Dès les premières minutes on est captivé. Les personnages se mettent dans des situations complètement incroyables et malsaines, dont on sent tout de suite la dangerosité. Et les retournements de situation sont nombreux. Le suspense ...

Un thriller plutôt sympathique mais au scénario très complexe et parfois déroutant voire confus. Les interprétations de Victoria Abril et de Javier Bardem. sont excellentes et on ne s'ennuie pas une seconde grâce à un montage rapide et efficace. Le climat est assez sulfureux, ...