EVIL TWINS

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Aussi curieux que cela puisse paraître, Evil Twins est le titre français d’un film américain intitulé, là-bas, Simon Says, l’équivalent de notre Jacques a dit. Toute autre ressemblance avec ce qui pourrait rappeler, de près ou de loin, d’innocents jeux enfantins s’arrête là, tant le film que vous allez voir dans un instant entre sans conteste dans la catégorie des films d’épouvante, particulièrement gore !
Tourné durant l’été 2006, Evil Twins – la sanglante destinée d’un charmant bambin bêtement blessé à la tête par son frère jumeau – est l’œuvre de l’éclectique scénariste et cinéaste canadien Bill Dear, déjà auteur, à l’époque, d’une vingtaine de films ou téléfilms, parmi lesquels, curieusement, aucun film d’horreur mais, au contraire, de très nombreuses comédies familiales, comme le Père Noël a disparu avec Leslie Nielsen.
C’est dire si avec Evil Twins, ce réalisateur – de 62 ans au moment des faits – faisait ses premiers pas dans ce genre plein de violence et d’hémoglobine, celle-là même qui éclabousse indistinctement blondes ou brunes nymphomanes en bikini et jeunes mâles bodybuildés. Dans le rôle du tueur à la pioche – et c’est fou ce qu’il fait avec sa pioche –, vous reconnaîtrez Crispin Glover, le timide papa de Michael J. Fox dans Retour vers le futur, le cousin relativement maniaque dans Sailor et Lula de David Lynch et, brièvement, Andy Warhol, soi-même, dans les Doors d’Oliver Stone. Puisque voici Evil Twins, le moment est venu d’éloigner les personnes sensibles.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PROJET BLAIR WITCH (1999) (Trois jeunes Américains s’aventurent dans la mystérieuse forêt de Black Hills. A ce jour, ils ne sont toujours pas revenus...) ou encore MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE (1974) (Dans sa construction Evil Twins rappelle le film de Tobe Hooper. Il lui rend même hommage parfois.).

Peut-être sans le savoir, tel un Monsieur Jourdain des temps modernes, avez-vous vu Evil Twins sans vous douter une seconde que vous regardiez un « slasher movie ». Et pourtant, il s’agit bien d’un « slasher movie », c'est-à-dire d’un film appartenant à ce sous-genre du film d’horreur qui donne à voir les déambulations psychopathes d’un tueur en série plus ou moins schizophrène et dont l’existence se résume, le plus souvent, à l’élimination méthodique de jeunes gens ignorants des dangers qu’ils encourent car, généralement, obnubilés par un but unique, futile et malheureusement ultime : trouver un p’tit coin tranquille pour passer un p’tit week-end tranquille, avec des potes trop cools mais pas très finauds. Massacre à la tronçonneuse, auquel Evil Twins fait évidemment allusion dans la scène de l’auto-stoppeur, est l’un des plus célèbres « slasher movie ».
A propos de l’auto-stoppeur, rôle bref mais mémorable, sachez que c’est Oliver Dear, le fils du réalisateur, qui s’y est collé. Et ce n’est pas tout, puisque le gentil fiston cumula les rôles de décorateur, de storyboarder, de réalisateur seconde équipe, de superviseur des effets spéciaux et... de cascadeur. Y’a pas de petites économies ! Production décidément très familiale, Evil Twins fut produit par le comédien Ernie Lively – aperçu dans une centaine de films et téléfilms depuis le milieu des années 1970, dont Arrête, ou ma mère va tirer ! et autres American Pie 2. Pour la première fois producteur, il en profita pour engager sa fille, Blake Lively, par ailleurs héroïne de la préadolescente série Gossip Girl. Elle apparaît, avec ses copains, à la toute fin du film, telles les futures victimes de l’insatiable tueur à la pioche. Ce n’est pas tout, Ernie Lively engagea, ainsi, les deux filles de sa femme Elaine Lively, c'est-à-dire Lori Lively et Robyn Lively.
Crispin Glover, quant à lui, débarqua avec son papa, le comédien Bruce Glover qui, naturellement, joua le rôle de son père. On le voit au début du film. Né en 1932, Bruce Glover fit de très nombreuses apparitions à la télévision dès la fin des années 1950 et tourna aussi dans une bonne vingtaine de films, dont l’Affaire Thomas Crown et, souvenez-vous, en 1971, dans les Diamants sont éternels, il formait, avec un autre employé du sinistre Blofeld, un couple aussi cruel qu’ouvertement homosexuel. C’est lui qui assommait James Bond – pour la septième et avant dernière fois Sean Connery –, avant de l’envoyer se faire incinérer dans un beau cercueil en acajou. Tel père tel fils !