EXIGENCES TRÈS SPÉCIALES

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Au milieu des années 80, le cinéma porno français entame la fin de son premier âge d’or : celui des films X tourné en 35 mm. Histoire de rentabiliser au plus vite certains de ceux-ci, Michel Caputo, sous l’égide du producteur/réalisateur Jean François Davy, se met à aligner des dizaines de pelloches olé-olé constituées en partie par des stocks shots provenant d’autres films de cul. Ce qui est le cas d’Exigences très spéciales sortit sur la capitale le 27 aout 1986 au Ciné Nord. Salle ou, 19 ans auparavant, un public plus familial pouvait découvrir Les héros de Télémark, l’avant dernier film d’Anthony Mann.  

Aidé par son collègue Pierre B Reinhard, autre stakhanoviste du genre, Michel Caputo part d’une intrigue simpliste ou un journaliste enquête sur les dessous cochons d’une maison de repos très spéciale où les saillies perverses semblent prendre plus d’importance que la guérison des malades. Ce qui donne lieu à une série de séquences hards, montées à la va comme je te pousse, mais qui permet au pornophile nostalgique de reconnaître une poignée de starlettes de l’époque comme Helen Shirley, Marianne Aubert, Olinka et surtout, la délicieuse Marilyn Jess présente dans deux séquences.

Dans la première, elle partage avec Marianne Aubert le sexe bien tendu de Jean Pierre Armand, celui-là même qui honorait Brigitte Lahaie sous un cheval dans le mythique - voire mystique - Je suis à prendre de Francis Leroi. Et la deuxième ou elle fait l’amour en pleine nature avec un certain Christophe Clark, alors hardeur débutant et qui, dans les années 90, se spécialisera dans les gonzos destinés aux marchés internationaux. N’empêche que si Exigences très spéciales a aujourd’hui pris une certaine patine, c’est grâce à la présence de Patinette, surnom fétiche donné à Marilyn Jess.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BACCHANALES (Porno contemporain signé Pierre B Reinhard qui met en avant les charmes laiteux de la star du genre du moment Anna Polina) ou encore LE CHÂTEAU DES NYMPHOS (Sympathique porno franco/allemant des années 80 ou les saillies salées se déroulent dans une immense demeure).

Exigences très spéciales est l’un des derniers pornos tournés par Michel Caputo qui a aligné plus d’une centaine de films X dans les années 70/80. Parmi les plus célèbres (mais moins célèbre que Star Wars ou Citizen Kane tout de même !) on s’amusera à citer Queue de béton et l’Ouvreuse n’a pas de culotte. Deux films qui ont une particularité puisqu’ils ont eu droit chacun à une suite via Les nouvelles performances de Queue de béton et l’Ouvreuse n’a toujours pas de culotte.

Réalisé tardivement en 2014, l’Ouvreuse n’a pas toujours pas de culotte contenait aussi des stock shots tirés de L’ouvreuse n’a pas de culotte. Une suite réalisée par Pierre B Reinhard, co réalisateur d’Exigences très spéciales. D’origine suisse, Reinhard est un des premiers réalisateurs du genre en France puisque son premier porno, Entrecuisses, date de 1977. Mais contrairement à la plupart de ses confères de l’époque qui ont abandonné le métier, sont à la retraite ou sont morts, Reinhard est toujours en activité dans le genre en 2019.

Un petit mot doux encore sur Marilyn Jess, la grande star féminine du hard français avec Brigitte Lahaie qui, près de trois décennies après sa dernière apparition dans un film X est revenue sous son vrai nom de Dominique Troyes pour interpréter une magnifique femme-flic-motarde de tout de cuir vêtu, dans le polar/western d’Hélène Cattet et Bruno Forzani, Laissez bronzer les cadavres.