FRENCH CONNECTION

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Le nom de William Friedkin est aujourd’hui associé à de gros succès de box office comme L’Exorciste et à des films célébrés dans le monde entier tel Police Fédérale, Los Angeles ou Sorcerer. Mais quand il met en chantier French Connection en 1970, il n’est pas connu. Il vient d’avoir un succès d’estime avec l’adaptation de la pièce Les Garçons de la bande, mais nul n’imagine que son polar remplira les salles du monde entier et recevra cinq Oscars dont ceux de meilleur film et de meilleur réalisateur.

Le scénario, lui aussi récompensé d’un Oscar, est adapté d’un livre enquête de Robin Moore, déjà auteur du livre à l’origine du film de John Wayne Les Bérets verts. La French Connection a bien été une réalité dans les années 60. Il s’agissait d’un réseau visant à livrer sur la côte est des Etats-Unis d’importantes quantités de drogue venues du Sud de la France. Sont également bien réels les deux flics qui ont inspiré les personnages principaux. Ils se nomment Eddie Egan et Sonny Grosso et font des apparitions dans le film sur lequel ils ont fait office de conseiller technique. Surtout ils ont permis aux acteurs qui les interprètent de les suivre dans leur travail au quotidien pour se préparer à leur rôle avant le tournage.

Gene Hackman a reçu un Oscar pour son interprétation de Jimmy Doyle, mais il n’était pas le premier choix de la production, qui a essuyé plusieurs refus d’acteurs plus connus comme James Caan. Son partenaire Roy Scheider n’était pas non plus très connu du grand public, malgré un second rôle remarqué dans Klute d’Alan J. Pakula. Quant à Fernando Rey, il a bénéficié d’une confusion. En réclamant un acteur qu’il avait vu chez Buñuel, Friedkin pensait à Francisco Rabal qu’il dirigera finalement six ans plus tard dans Sorcerer.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FRENCH CONNECTION 2 (c'est la suite !) ou encore BULLITT (un autre polar avec un flic anticonformiste et une spectaculaire poursuite en voiture).

Formé à la télévision américaine, avec la réalisation de documentaires, William Friedkin a souhaité s’affranchir de l’esthétique et des codes habituels du polar américain pour faire plus réaliste dans French Connection. En plus de s’inspirer de faits réels, il a tourné dans de vrais extérieurs. Et il s’est entendu avec son directeur de la photo Owen Roizman, dont c’était le premier long métrage professionnel pour filmer avec un minimum de lumières artificielles. "Je voudrais que les plans aient l’air volés", a expliqué Firedkin à Roizman.

Le point d’orgue de cette approche réaliste est la fameuse course-poursuite qui met aux prises Popeye dans une voiture qu’il a réquisitionnée et un truand incarné par le Français Marcel Bozzuffi qui prend la fuite sur une ligne du métro aérien. Friedkin a tourné au beau milieu de la journée sur un parcours qu’il n’avait pas entièrement sécurisé. C’est ainsi que des automobilistes extérieurs au tournage se sont retrouvés au cœur de cette poursuite et que l’un d’eux a même eu un accident, heureusement sans gravité, dont la production a bien sûr pris en charge tous les frais. Tous ces risques n’ont pas été pris en vain. Le rendu à l’image est saisissant et cette poursuite a surpassé dans le cœur de nombreux spectateurs celles de Bullitt avec Steve McQueen dans les rues de San Francisco.

Une des références de Friedkin quand il a réalisé son film était le cinéma français. En particulier deux films qui venaient de sortir en salles La Vie, l’amour, la mort, de Claude Lelouch dont il a repris l’ingénieur du son Jean-Louis Ducarne et Z, le pamphlet de Costa-Gavras sur la Grèce des Colonels dont il voulait reproduire "la sensation d’incertitude" C’est aussi dans une sorte d’esprit Nouvelle vague qu’il a tourné dans la rue en caméra portée. Et comme il n’avait pas les moyens de s’offrir une Dolly, cette petite grue si pratique pour tourner des travellings fluides, il a installé son cadreur dans un fauteuil roulant que toute l’équipe technique était invitée à pousser.

J’ai honte, oui je dois l’avouer… Depuis longtemps fan de films de gangsters, passion qui a débuté avec les Incorruptibles de De Palma et les différents Scorsese. Je n’avais encore jamais vu French Connection, qui est pourtant un classique du genre ! Notamment récompensé ...

Si l’on veut palper de près les rues suintantes du Ney York des 70’s, avant la grande victoire du libéralisme touristique et sécuritaire, Lumet (Serpico, Un après-midi de chien, Le Prince de New York ) et French Connection entrent en lice. On retrouve ce grain unique, ...

Marseille(s), son soleil, son port, son linge qui sèche aux fenêtres, ses pubs Ricard et ses loufiats qui complotent, où tu rentres chez toi, sautillant, sifflotant, une baguette sous le bras, et où c'est un pruneau qui t'attends. Brooklin, son froid qui pince, ses vendeurs ...