FRENZY

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Quand Alfred Hitchcock retrouve l’Angleterre pour son avant-dernier film, il retrouve également sa fascination pour les personnages de tueur. Frenzy nous raconte la sinistre histoire d’un serial killer qui plonge Londres dans l’angoisse. Toutes ses victimes sont féminines, il les viole avant de les étrangler avec une cravate. 

Nous allons rapidement découvrir qui est le sadique en question mais nous allons également assister au fait que l’un de ses amis, totalement innocent et ignorant tout des activités du tueur, va devenir le principal suspect. L’ami va être arrêté, jugé et condamné. Comment va-t-il pouvoir prouver son innocence ?

Oncle Alfred s’amuse comme d’habitude à nous prendre par la main et à nous montrer, avec la maitrise qui est la sienne, comment pratique son antihéros lors de ses viols et de ses strangulations. A ce propos c’est le seul film du maître où il s’autorise à nous montrer des corps féminins dénudés, une rareté dans son œuvre.

Il n’empêche, le mythe d’un Jack l’éventreur moderne revisité par Alfred Hitchcock : un must.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SEVEN - DAVID FINCHER (1995) (Aux USA, deux flics enquêtent sur un serial killer psychopathe qui planifie ses meurtres en fonction des sept pêchés capitaux.) ou encore JACK L'ÉVENTREUR - JESUS FRANCO (1976) (Un tueur en série massacre des prostituées et se débarrasse des cadavres en les jetant dans la Tamise. Il cherche à anéantir le souvenir de sa mère, prostituée, qui a abusé de lui lorsqu’il était enfant.).

Comme d’habitude, Hitchcock a pris plaisir à nous amuser. Il manie, là encore, le sordide et l'humour macabre. Son tueur qui va, au milieu d’un camion transportant des pommes de terre, briser les doigts de sa dernière victime pour récupérer son épingle de cravate est un grand moment de suspens qui fonctionne admirablement. Quant à l’inspecteur Oxford qui s’oblige à manger la cuisine de son épouse avec un sourire plus que forcé, c’est indéniablement un clin d’œil à la gastronomie française qu’Hitchcock n’avait pas l‘air d’apprécier plus que ça. 

En tout cas, le récit fonctionne et on se surprend à se souvenir d’autres films du maître comme Psychose (1960) où l‘on est fasciné par le parcours et l’identité de l’assassin.

Dans une interview, Alfred Hitchcock parlait de son admiration pour Michael Powell et plus particulièrement pour son Peeping tom, Le voyeur, sorti lui aussi en 1960. C’est un film fascinant où l’on suit l’assassin, ses obsessions et son modus operandi. D’ailleurs c’est en hommage à ce film qu’il engagera Anna Massey, premier rôle féminin du Voyeur, qui joue ici la secrétaire de Brenda Blaney, l’ex-femme de Dick.     

Pour en revenir à l‘humour d’Hitchcock, il est amusant de se souvenir qu’il a pris plaisir à apparaître en caméo dans une majorité de ses films. Dans Frenzy, il est un des spectateurs qui écoute le discours de l’officiel qui promet de nettoyer la Tamise de toutes ses pollutions. Mais si vous vous amusez à chercher sur internet la bande annonce de Frenzy, vous verrez Alfred Hitchcock en personne, flottant sur la Tamise comme la première victime du scénario, qui parle à la caméra pour nous vanter le film qu’il nous propose. 

Alors qu'ils assistent à une conférence au bord de la Tamise, une poignée de Londonien découvre un corps flottant inanimé dans l'eau, avec une cravate nouée autour du cou... et ce genre de meurtres devient récurant dans la capitale anglaise... Les années passent, les temps ...

Pour son avant-dernier film, Alfred Hitchcock revient dans son Angleterre natale après plus de 30 ans (si l'on excepte un bref intermède londonien dans L'Homme qui en savait trop en 1956), et particulièrement à Londres où il dresse un tableau d'une ville inquiétante, ...

Premier film "Rated-R" du maître du suspense, Frenzy est un retour réussi pour un Hitchcock en fin de carrière à ses premières amours, le film noir et à suspense. Délaissant le politique (Le Rideau Déchiré) et le fantastique (Les Oiseaux), ce bon vieil Alfred pose sa caméra ...