GALINDEZ

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Galindez est un film à plusieurs facettes. D’une part un « biopic » sur une figure oubliée de la résistance en exil contre le franquisme ; mais aussi une enquête policière ; ainsi qu’un film d’espionnage où chaque nouvelle information vient contredire la précédente dans le but de protéger des intérêts et des personnes prétendûment au-dessus des lois.

A la tête de ce film tricéphale, donc, un homme qui a l’habitude de porter plusieurs casquettes : le producteur-scénariste-réalisateur Gerardo Herrero. Assez connu en Espagne où il a remporté des prix dans de nombreux festivals, ce sont surtout les films sur lesquels il a travaillé comme producteur ou producteur exécutif qui sont connus en France : Land And Freedom et Carla's Song de Ken Loach, Crimes A Oxford de Alex de la Iglesia, ou encore le génialissime La Méthode de Marcelo Piñeyro.

La jeune étudiante en histoire à la poursuite d’une vérité aussi élusive qu’illusoire est interprétée par la très belle actrice anglaise Saffron Burrows. Révélée dans Peur Bleue de Renny Harlin, on l’a revue dans Troie ainsi que Braquage à l'Anglaise. Dans le rôle de l’agent américain agissant dans l’ombre, on retrouve Harvey Keitel qu’on ne présente plus et qui est, en soi, un gage de qualité.

 
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Galindez, en plus d’être inspiré de faits réels, est surtout l’adaptation du roman du même nom, de Manuel Vazquez Montalban, publié en 1991, qui se concentre sur un épisode dramatique de l’Histoire d’Espagne, à savoir l’enlèvement, puis les tortures et le meurtre de Jesus de Galindez en 1956, alors qu’il était représentant du gouvernement Basque en exil aux Etats-Unis.

Le romancier espagnol, plus connu pour la série de romans policiers narrant les aventures du détective gastronome Pepe Carvalho, se définissait lui-même comme « journaliste, romancier, poète, essayiste, anthologiste, préfacier, humoriste, critique et gastronome ». Artiste engagé autant que bon vivant, il aimait aussi se présenter comme « communiste hédoniste et sentimental ». Il est donc intéressant de constater, à la vue de tous ces qualificatifs, qu’il est sans doute présent dans tous les personnages du film, de l’historienne à l’agent secret poète en passant par la patronne de restaurant et le vieux traître charmeur.

Son personnage de Pepe Carvalho a été le héros de plus d’une vingtaine de romans depuis 1972 dans lequel l’auteur s’est amusé à dresser un portrait culturel et sociopolitique de l’Espagne de ces 40 dernières années. Manuel Vazquez Montalban est décédé le 18 octobre 2003 d’une crise cardiaque à l’aéroport de Bangkok ce qui, il n’en serait sans doute pas peu fier, aurait fait un excellent début de roman.